Justice Climatique: définition, exemples et enjeux

Nous ne sommes pas tou.te.s autant responsables de la crise climatique ni égaux et égales face à ses conséquences. La crise climatique impacte en Belgique et dans le monde entier une majorité toujours plus précarisée et pourtant la moins responsable.

Justice climatique

Découvrez notre dernier rapport sur la justice climatique.

Inégalites climatiques en belgique
 

Définition  de la justice climatique 

La justice climatique intègre la question de l’équité sociale et de la responsabilité historique des pays au débat sur le climat. Elle reconnaît qu’en raison d’inégalités structurelles, la crise climatique exacerbe les injustices existantes et a un impact disproportionné sur les personnes et communautés marginalisées et discriminées. Elle considère la crise climatique comme un problème systémique et prône des changements au niveau des structures sociales, politiques et économiques, afin de corriger les injustices passées et présentes, de redistribuer le pouvoir et de prioriser les personnes qui sont les plus touchées et les moins responsables.

C'est quoi la justice climatique ?

Des exemples de l'impact humain et social de la crise climatique

Partout à travers le monde, les effets de la crise climatique se font déjà sentir. Des conditions météorologiques extrêmes et imprévisibles, telles que des inondations ou des sécheresses  en sont la conséquence. Ces phénomènes météorologiques imprévisibles entraînent notamment la perte des récoltes et la mort du bétail. En conséquence, des millions de personnes manquent de nourriture, souffrent de la faim et sont contraintes de quitter leur foyer.  

Nepal Women

Les femmes sur le front de l’action climatique

Crise climatique : les communautés pastorales éthiopiennes sur la voie de l’exil

Grâce à l’agroforesterie, faire face à la crise climatique dans la forêt amazonienne

Marinel Ubaldo, activiste pour la justice climatique

Les pays et les personnes les plus impactées par la crise climatique sont les moins responsables

 Inégalités géographiques et économiques : la responsabilité des (pays) riches

Le système économique et politique génère des inégalités extrêmes qui font que les pays, les personnes et les entreprises les plus riches sont autorisées à polluer énormément.Si nous regardons quels pays ont émis le plus de CO2 depuis la révolution industrielle, nous voyons que ce sont les pays occidentaux, comme l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Australie. Voilà donc les pays qui en portent la responsabilité.  

Selon Carbon Brief, en prenant en compte le Royaume-Uni, l’Europe se trouve à la deuxième place parmi les plus grands pollueurs en ayant émis 14,7% du budget carbone mondial depuis 1850, c’est-à-dire 375 milliards de tonnes de CO2.  

En Belgique, nous émettons 3,8 fois plus que notre part juste de budget carbone. Cela, sans compter notre responsabilité historique dans les émissions de CO2. Si l’on comptabilise les émissions des pays colonisés dans les émissions des colonisateurs, rappelons que la Belgique est 6ième au classement de la plus grosse empreinte écologique par personne selon un rapport de CarbonBrief.  

D’autres pays ne sont que très peu responsables des émissions, mais se retrouvent pourtant les premiers à subir les conséquences de la crise climatique. En effet, ce sont bien majoritairement les pays à revenu faible, les moins émetteurs, et les personnes les plus discriminées qui subissent de plein fouet les effets du dérèglement climatique. 91 % des décès dus à des phénomènes météorologiques extrêmes surviennent dans des pays à faibles revenus tels que l’Afghanistan, le Bangladesh, l'Ethiopie, etc.

En outre, ils n’ont pas les moyens financiers pour s’en prémunir. Lorsque les pays responsables de la crise climatique réduisent leurs émissions, tout en fournissant aux pays les plus impactés l’argent nécessaire pour pouvoir faire face aux effets de la crise, on parle de justice climatique. 

Inégalités climatiques en Belgique : un petit pays avec une empreinte carbone surdimensionnée. 

 Inégalités de genre et sociales: des hommes blancs du Nord Global au top de la pyramide  

Dans le monde, les 1% des revenus les plus élevés émettent plus de carbone que les 66% des personnes les plus pauvres à travers leurs conditions de vie structurelles, les activités de leurs entreprises et leurs investissements. Ces ultra-riches sont avant tout des hommes blancs issus du Nord Global. Une étude portant sur les émissions liées au mode de vie de 20 milliardaires (18 hommes, tous blancs) a révélé que chacun d'entre eux produisait en moyenne plus de 8 000 tonnes de CO2 en un an. Or, pour rester dans les objectifs des Accords de Paris d’ +1,5°C d’ici 2030,  nous disposons d’un budget carbone de maximum 2,8 tonnes par personne par an.  

En raison d’inégalités structurelles entre les genres, les femmes et les personnes LGBTQIA+ bénéficient d’un accès moindre aux ressources financières, à la terre, à l’éducation, au pouvoir politique et aux soins de santé. Or, ces inégalités réduisent leur résilience face aux effets du dérèglement climatique. 

Une approche intersectionnelle et féministe de la justice climatique

Climate Changers

Devenez Climate Changer

À l’horizon 2050, 2,5 milliards de personnes supplémentaires seront touchées par la crise climatique, des vagues de chaleur aux inondations en passant par les mauvaises récoltes. Jusqu'à 80 millions de personnes supplémentaires seront menacées par la faim d'ici 2050. 

Rejoignez-nous pour agir en faveur d'une politique climatique juste et sociale.

 

 Quelles sont les actions d’Oxfam pour la justice climatique?

 Aide d’urgence lors de catastrophes climatiques  

En cas de catastrophes climatiques et sociales, nous sommes prêts à fournir une aide d’urgence sous la forme d’eau potable, de nourriture, de kits d’hygiène et d’équipement sanitaire mais aussi à renforcer la résilience des personnes touchées par les crises et leur assurer des conditions de vie dignes.

Solutions durables

Oxfam agit dans des régions victimes de l’injustice climatique mondiale et d’un système exploitant les ressources sans justice sociale ou environnementale, comme au Sahel ( Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) en République Démocratique du Congo, au Cambodge, au Laos et au Vietnam.  

Aux côtés d’organisations partenaires, Oxfam participe à de nombreux projets dans ces régions pour permettre aux personnes les plus touchées par les conséquences de la crise de mieux s'outiller pour se préparer à ses effets. Développer une agriculture résiliente, former à de nouvelles cultures et techniques agricoles en sont quelques exemples. Nous visons dans ces projets à garantir la sécurité alimentaire et le respect des droits des femmes et convertir les personnes concernées en des actrices économiques résilientes et autonomes dans des chaines de valeur durables et équitables.

Plaidoyer politique

Se battre pour plus de justice climatique passe par des changements systémiques. Pour un effet véritablement durable, il nous faut des solutions structurelles. C’est pourquoi nous incitons nos décideurs et décideuses politiques à réformer en profondeur les pratiques et lois injustes qui causent des inégalités climatiques.

Nous réalisons un travail d’influence auprès des autorités belges, européennes et internationales, en se basant sur notre expertise via la publication de rapports. Nous participons à de nombreux sommets internationaux comme la Conférence des Partis (COP). 

Wanted : du courage politique pour la justice climatique

Ensemble, exigeons de notre prochain gouvernement qu'il mette en place une politique climatique équitable, sociale et féministe. 

 Avec vous, défendons une politique climatique sociale, féministe et équitable

Jamais auparavant autant de personnes n’avaient réclamé des mesures urgentes en faveur d’une politique climatique équitable, sociale et féministe. La mobilisation pour le climat gagne en ampleur chaque année. Celles et ceux qui luttent contre la crise climatique et ses conséquences luttent également contre les inégalités dans le monde.  

Les actions individuelles et les initiatives citoyennes sont importantes, mais elles ne suffisent pas. Il est grand temps que le monde politique prenne ses responsabilités.

Nous exigeons que les politicien.ne.s s’engagent à réguler les entreprises, limiter les bénéfices des ultra riches afin qu’ils contribuent à l’effort collectif et mettent en place des stratégies pour accompagner les citoyen.ne.s à faire face aux changements climatiques dans le monde.  

Pour une politique climatique décente, nous faisons également appel à votre soutien. Votre voix et votre enthousiasme lorsque des milliers de personnes descendent dans la rue pour exiger un plan climatique solide. Votre signature lorsque nous demandons à nos ministres de présenter des solutions concrètes lorsqu’ils et elles se rendent à la COP, le sommet annuel des Nations unies sur le climat. 

Transition climatique : que demandons-nous à nos gouvernements ? 

Pour mettre un terme au changement climatique, il est capital de réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est pourquoi nous demandons instamment à nos pouvoirs publics :

  • d’opter pour les énergies renouvelables en lieu et place des combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel) ;
  • de promouvoir la mobilité douce et de réviser le système des voitures de société, d’investir dans les énergies renouvelables, d’interdire les agrocarburants produits à partir de denrées alimentaires et de favoriser un circuit alimentaire local et durable ;
  • d’interdire la publicité pour les produits ou services polluants qui ont un impact grave sur la crise climatique, de mettre fin aux subventions aux secteurs les plus polluants et d’introduire une taxe carbone progressive ;
  • de prendre en compte la discrimination sociale et de genre dans toutes les lois et mesures climatiques et d’inclure les groupes discriminés dans la prise de décisions.

Nous exhortons également nos gouvernements à se montrer à la hauteur de leurs responsabilités internationales et d’exiger qu’ils :

  • adoptent une loi nationale sur le devoir de vigilance des entreprises afin qu’elles soient tenues de respecter la planète et les droits humains où qu’elles se trouvent ;
  • augmentent la contribution de la Belgique au financement international de la lutte contre le changement climatique afin que notre pays contribue de manière équitable et croissante à l’objectif de 100 milliards de dollars par an ;
  • fournissent un financement supplémentaire à titre de compensation pour les pertes et dommages subis par les populations les plus touchées ;
  • incluent les biens de consommation produits à l’étranger mais consommés en Belgique dans le calcul des émissions de CO2 ;
  • prennent en compte les discriminations sociales et de genre dans les politiques d’aide humanitaire et de développement.
Group 1087 Group 1086 Group 1078 Path 996 Path 997 Path 998 Path 999 Path 1000 Path 1001 Path 1002 Path 1003 Ellipse 174

Ensemble vers la justice climatique

Agissons ensemble pour trouver des solutions durables, changer le système et sauver des vies. Agissons ensemble vers un futur juste et équitable pour tous.

Les dernières nouvelles sur la justice climatique

climate crisis
Communiqué de presse
Justice Climatique: définition, exemples et enjeux

Oxfam révèle que jusqu’à 41 milliards de dollars de financements climat ne figurent pas dans les bilans de la Banque mondiale

Niger hunger crisis
Actualité
Alimentation: Pour des systèmes alimentaires durables

Crise humanitaire au Sahel : le coût de l’inaction

LISEZ NOS RAPPORTS

Consultez nos rapports pour en apprendre plus sur la justice climatique.

Téléchargez maintenant

 

Notre rapport : égalité climatique : une planète pour les 99%

Crise climatique et accroissement des inégalités : il ne s’agit pas de deux crises distinctes. Présentant des recherches inédites, ce rapport révèle que ces doubles crises du climat et des inégalités sont au contraire entrelacées, fusionnées et qu’elles s’alimentent mutuellement.  

Cela signifie qu’il faut non seulement aborder les responsabilités historiques et actuelles des nations fortement émettrices et des grandes entreprises pour leur rôle dans les émissions de carbone, mais aussi et surtout, le rôle démesuré que les personnes les plus riches jouent dans la crise climatique par leurs émissions, leurs investissements et leur emprise sur la politique. Cela immplique de reconnaître qu’une augmentation radicale de l’égalité constitue une condition préalable à la fin du dérèglement climatique et de la pauvreté.

La bonne nouvele c’est que l’humanité peut se libérer du piège du climat et des inégalités. Une transformation égalitaire, étayée par des politiques économiques et sociales qui luttent à la fois contre les inégalités et la crise climatique, est à notre portée. Cela exigera toutefois une vision, une volonté politique et, surtout, un engagement à primer les besoins du plus grand nombre sur la cupidité de quelques-uns. 

Notre rapport : Inégalités climatiques en Belgique : un petit pays avec une empreinte carbone surdimensionnée 

Dans notre pays, les émissions des très riches contrastent fortement avec celles de la majorité des Belges. La moitié la plus pauvre de la population belge émet moins de 30 % des gaz à effet de serre et le quart le plus pauvre, seulement 11 %.  

De nombreuses personnes de ce groupe ne prennent que rarement, voire jamais, l’avion, ne possèdent pas de voiture et n’investissent pas dans des industries polluantes. Au contraire, elles dépendent des transports en commun, ont peu ou pas d’économies et ne peuvent pas partir en vacances.

La moitié la plus pauvre de la Belgique est très diversifiée : personnes âgées, enfants, personnes issues de l’immigration, réfugié·e·s, personnes porteuses d’un handicap, malades chroniques, personnes de couleur, femmes, personnes transgenres, personnes intersexes, parents isolés, etc. Près des deux tiers sont des femmes. Deux millions de Belges sont menacés de pauvreté et 28 % des femmes vivent dans la pauvreté. C’est deux fois plus que les hommes.

La majorité des Belges n’émettent que la moitié des gaz à effet de serre : 71 % de la population belge émet 50 % des gaz à effet de serre. Cette répartition inégale des émissions est en corrélation avec la répartition inégale des revenus, mais aussi du pouvoir et de l’influence. La plupart des Belges ont également peu de contrôle sur la majeure partie de leurs émissions, qui sont principalement déterminées par leur logement.

En outre, les groupes les plus pauvres de la population supportent les plus grandes conséquences du dérèglement climatique, alors que ce sont eux qui y contribuent le moins. La mortalité due aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes était quinze fois plus élevée dans les régions les plus vulnérables du monde que dans les régions plus prospères. En raison du dérèglement climatique, la productivité agricole en Afrique est inférieure de près de 35 % à ce qu’elle pourrait être, ce qui provoque des famines. Mais plus près de chez nous aussi, l’impact est réparti de manière inéquitable. La pollution de l’air, principalement générée par les voitures et l’industrie, est particulièrement nocive pour les enfants et provoque 1 200 décès prématurés par an en Europe et 7 millions dans le monde.Les vagues de chaleur de 2022 en Belgique ont fait six fois plus de victimes parmi les femmes que parmi les hommes. Les inondations de 2021 ont fait le plus grand nombre de victimes dans les communautés plus pauvres de l’est de la Belgique, et ces conséquences étaient liées au genre. La plupart des gens ont peu contribué à la crise climatique, mais ils en ressentent les effets partout : dans leur vie, leur corps, leur revenu, leur travail. 

Notre rapport : climat, le modèle insoutenable des grandes entreprises belges

À travers ce rapport, Oxfam Belgique évalue l’empreinte carbone et les stratégies climatiques des grandes entreprises du BEL20 afin de mettre en évidence l’impact climatique de ces entreprises et la nécessité de mettre en place des solutions pour amorcer rapidement une transformation de nos économies. L’intérêt général devrait remplacer l’intérêt court-termiste de l’actionnaire, les grandes entreprises devraient adopter de véritables plans de réductions de leurs émissions sans tomber dans le « greenwashing » et laisser de côté les stratégies qui n’amorcent pas un véritable changement de modèle.

Les grandes entreprises ont un rôle clé à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et c’est particulièrement le cas des multinationales, qui ont l’impact climatique le plus important mais qui sont également les mieux armées financièrement, parmi les acteurs économiques du secteur privé, pour investir dans la transition vers une économie décarbonée.

Les résultats de cette étude montrent qu’en moyenne, l’empreinte carbone annuelle des grandes entreprises du BEL20 s’élève à 20,84 millions de tonnes de CO2eq. Cela équivaut aux émissions annuelles des 34% les plus pauvres en Belgique, soit 3,87 millions de personnes. Ou bien équivalent à l'ensemble des émissions du Burundi, de l’Erythrée et du Rwanda. Quatre entreprises dépassent cette moyenne, il s’agit de KBCh, AB INBEVi, Umicore et Solvay. Sans surprise, l’envergure et le caractère multinational d’une entreprise sont généralement liées aux émissions qu’elle génère.

Lisez notre rapport

 

Droite