Les femmes sur le front de l’action climatique
Tandis que la crise climatique met en péril les progrès réalisés dans la lutte contre les inégalités, des organisations de femmes au Népal, aux Philippines, au Bangladesh et en Indonésie jouent un rôle majeur dans la réduction des dommages qu’une catastrophe climatique peut causer. Coup de projecteur sur ACT, le programme d’Oxfam qui soutient des organisations de femmes face aux défis climatiques.
« Quand nos cultures ont besoin d'eau, il n'y en a pas », dit Maya Devi Sunar. « À d'autres moments, elle vient et emporte tout ». Lé dérèglement climatique au Népal empêche les agricultrices népalaises comme Maya de prévoir l’arrivée des pluies, le moment pour semer ou même de savoir si leurs cultures résisteront à des conditions météorologiques extrêmes toujours plus fréquentes.
La crise climatique entraîne également de profonds changements pour les communautés qui vivent de la pêche, comme dans les zones côtières des Philippines. Les typhons (et supertyphons lorsque les vents dépassent les 185 km/h) qui s’abattent sur l’archipel chaque année sont plus fréquents et plus intenses, une conséquence de l’augmentation de la température globale de la planète. Ces typhons font des ravages dans les villages côtiers et l'élévation du niveau de la mer menace l'existence des communautés qui les peuplent.
Comment s’adapter à la crise climatique ?
Soutenir les communautés en première ligne de la crise climatique à s'adapter à ses conséquences est une priorité absolue pour Oxfam. Il en va de même pour la lutte contre les inégalités de genre. En 2021, Oxfam et les organisations avec lesquelles nous sommes partenaires en Indonésie, au Bangladesh, au Népal et aux Philippines ont lancé un programme appelé ACT (Asia Community Disaster Preparedness and Transformation) dont l’objectif est de soutenir les initiatives de femmes qui veulent rendre leurs communautés plus résilientes aux conséquences du dérèglement climatique et de rendre leurs revenus stables et prévisibles.
Dans les endroits où les inondations et les fortes tempêtes constituent une menace croissante pour la vie des gens et leurs moyens de subsistance, nous avons collaboré avec des femmes pour mettre des solutions en place : des cultures et des techniques agricoles résilientes, des mesures de préparation aux catastrophes et des projets de protection de l'environnement. Nous les avons également aidées à jeter des ponts avec leurs gouvernements pour que ceux-ci fassent du climat une priorité dans l’élaboration de leurs politiques publiques.
En 2021, Oxfam et son partenaire SIKAT (Le Centre pour le développement de la science et de la technologie indigènes) ont encouragé les femmes de la communauté de Dolores à entreprendre un projet de protection et de restauration des mangroves (35% de toutes les mangroves ont disparu ces 20 dernières années). Elles ont déjà élevé et planté des milliers d’arbustes, et demandé à leurs communautés et aux municipalités de leur prêter main forte.
Libération de la parole des femmes
Les femmes avec lesquelles nous travaillons expliquent qu'auparavant, elles se sentaient confinées chez elles et craignaient de prendre la parole en public. « Avant de rejoindre le groupe de femmes », raconte Andrelyn Fabillar, qui vit à Samar Est, aux Philippines, « je travaillais à la maison et j'avais honte de parler à d'autres personnes ».
Les groupes d'entraide ont changé tout cela. La parole des femmes s’y est libérée et elles l'ont rapidement utilisée au nom de leur communauté. Aujourd'hui, elles transmettent à leur tour leurs connaissances et négocient avec leurs élu.e.s pour obtenir de l'aide afin de réduire les risques de catastrophe.
Les mangroves, des barrières naturelles qui sauvent des vies
L’unique protection qui se dresse entre la ville dans laquelle vit Dolores aux Philippines et la force des typhons qui balaient le Pacifique est une forêt de mangroves - un enchevêtrement d'arbres bas parfaitement adaptés à l'eau salée et aux marées. Ces mangroves aident à protéger la communauté des vagues et des vents destructeurs portés par les typhons.
Cultiver la résilience
Dans le village de Bena, en Indonésie, Oxfam et son partenaire Circle of Imagine Society Timor ont travaillé en étroite collaboration avec les femmes du village pour mettre en place un système d'irrigation permettant à la communauté de cultiver des légumes en période de sécheresse. Mais la sécheresse n'est pas le seul problème auquel les agricultrices sont confrontées : la rivière Noelmina représente une menace croissante pour la communauté. Nous avons donc organisé des formations qui ont permis à des femmes de devenir expertes dans l'évaluation des risques d'inondation.
Au Népal, nous avons soutenu des femmes dans l’introduction de nouvelles cultures commerciales adaptées aux conditions actuelles : la canne à sucre dans une communauté et l'ail dans une autre.
Soutenir les femmes confrontées au risque croissant de tempêtes, d'inondations et de sécheresses n'est pas simplement une question de justice de genre : des vies peuvent en dépendre.
Justice de genre et droits des femmes
Pour Oxfam, la justice de genre recouvre l'égalité et l'équité complètes entre les genres dans toutes les sphères de la vie.