Marinel Ubaldo, activiste pour la justice climatique

Survivante au typhon Haiyan qui a dévasté les Philippines en 2013, Marinel Ubaldo a pris conscience que cette tempête n’avait rien d’une catastrophe naturelle. Ces dérèglements climatiques qui impactent son pays sont causés par les émissions des gros pollueurs à travers le globe. Elle s’engage alors aux côtés d’Oxfam pour la justice climatique et milite pour que les pays les plus touchés par la crise climatique soient indemnisés pour les pertes et dommages qu’il subissent.

Les typhons, déclencheur de son activisme

Marinel Ubaldo aurait aimé vivre une enfance calme et insouciante. Mais aux Philippines, un des pays les plus durement touché par le dérèglement climatique, Marinel a dû faire face à de nombreux typhons.  

À cause du bouleversement climatique et, en particulier, de l’augmentation de la température de l’eau de mer, ces typhons deviennent plus puissants et plus rapides. L’importante déforestation de ces dernières années laisse le champ libre aux vents. Les précipitations créent d’énormes coulées de boue, qui ne sont plus réduites naturellement par les arbres et la verdure. En 2013, Marinel Ubaldo est l’une des survivantes du supertyphon Haiyan qui a coûté la vie à plus de 6.000 Philipin.ne.s. C’est un traumatisme mais aussi le point de départ de son activisme.  

“Je ne peux tout simplement pas accepter que nos concitoyen·nes aux Philippines meurent à cause d’un phénomène, la crise climatique, que nous n’avons même pas provoquée. En tant que survivante du typhon Haiyan, il est de ma responsabilité morale de faire pression pour que les choses changent, afin de pouvoir regarder mes enfants dans les yeux en sachant que j’ai fait quelque chose.”, explique-t-elle.

Je ne peux tout simplement pas accepter que nos concitoyen·nes aux Philippines meurent à cause d’un phénomène, la crise climatique, que nous n’avons même pas provoquée.

Visionnez son témoignage

Manifestations, marche climat et procès : des victoires historiques

Aux côtés de camarades de classe, Marinel organise dans la ville de Tacloban des manifestations pour réclamer de l’aide pour les victimes du typhon. Elle prend alors conscience que ce n’est pas une catastrophe naturelle mais une conséquence du dérèglement climatique causée par des gros pollueurs. Et que ces ceux-ci doivent être tenus responsables pour les dégâts qu’ils provoquent. Elle devient alors membre active du mouvement climatique aux Philippines et organise la première grève pour le climat dans son pays.  

En 2015, elle est membre d’une délégation qui poursuit 47 grandes entreprises philippines en justice et exige que leurs émissions carbones fassent l’objet d’un audit.  

“Après une longue bataille, nous avons réussi à mettre ces grandes entreprises face à leurs responsabilités. Cette décision est historique, car aucune Commission ni aucune institution de défense des droits humains n’avait jusque-là statué de la sorte sur un litige fondé sur les droits humains.”, dit-elle.

En effet en 2022, la Commission des droits Humains reconnait que ces entreprises fossiles alimentent le changement climatique et portent atteinte aux droits humains des communautés philippines. Une victoire historique, mais pas juridiquement contraignante.  

Il n’existe toujours pas de politique qui pousserait réellement ces pollueurs à payer les réparations aux communautés qui ont été touchées.

“Make rich polluters pay” : la justice climatique aux côtés d’Oxfam  

Hilda Nakabuye, Pavel Martiarena, Cynthia Houniuhi et  Marinel Ubaldo ont lancé avec Oxfam une campagne mondiale pour demander aux riches pollueurs de payer pour les dégâts qu’ils ont causés nommée “Make rich polluters pay.” Ces 4 militant.e.s permettent d’envisager la crise climatique à travers leurs expériences, leurs actions, les connaissances qu’ils détiennent et les collectifs dont ils font partie. 

“La justice climatique consiste à veiller à ce que ces communautés soient indemnisées pour les pertes et les dommages qu’elles subissent. C’est aux grands pollueurs de s’engager à ce que ces communautés puissent se relever d’une catastrophe.”, affirme Marina. 

Ensemble, nous avons lancé une pétition adressée aux dirigeant.es mondiaux.ales pour demander de taxer les pollueurs les plus riches et et ainsi financer la construction d’un avenir plus juste. Cette pétition a déjà été signée par plus de 550.000 personnes à travers le globe. En 2023, Marinel s’est rendue aux côtés d’Oxfam à la COP28  pour porter ce message. 

La justice climatique consiste à veiller à ce que ces communautés soient indemnisées pour les pertes et les dommages qu’elles subissent. C’est aux grands pollueurs de s’engager à ce que ces communautés puissent se relever d’une catastrophe.

Cap vers le futur : se préparer, réagir et se rétablir

Pour l’instant, Marinel étudie aux Etats-Unis mais elle reste fortement engagée auprès de son pays. Dans sa ville natale de Matarinao, elle rend régulièrement visite à sa famille. Ses deux sœurs participent au projet “Sharper” d’Oxfam qui permet aux communautés les plus touchées par la crise climatique de se préparer, de réagir mais aussi de se rétablir suite aux catastrophes. L’une des activités consiste à cultiver et à planter des mangroves. Celles-ci permettent de protéger leur village contre les conditions météorologiques extrêmes et l’élévation du niveau de la mer.

Pour Marinel, la lutte pour la justice climatique continue. Ce n’est pas un choix mais une nécessité :  

“Je refuse que la prochaine génération subisse ce que j’ai dû endurer. Je suis forte et résiliente, mais seulement parce que je n’ai eu d’autre choix que de l’être. Cela s’accompagne aussi d’une lourde responsabilité : protéger ma famille, ma communauté, faire en sorte que nous ayons encore une maison où retourner dans 50 ans, et que ma petite ville implantée sur une péninsule face à l’océan Pacifique existe toujours.”, conclut-elle

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Wanted : du courage politique pour la justice climatique

Ensemble, exigeons de notre prochain gouvernement qu'il mette en place une politique climatique équitable, sociale et féministe. 

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