Grâce à l’agroforesterie, faire face à la crise climatique dans la forêt amazonienne

Dans la forêt amazonienne, la crise climatique impacte les revenus de milliers d’agriculteurs et agricultrices et populations autochtones boliviennes. Iels se retrouvent contraint.es de recourir à l’élevage, entrainant déforestation et feux de forêts. Grâce à l’agroforesterie, iels peuvent construire de nouvelles perspectives. 

La forêt amazonienne est souvent dépeinte comme « le poumon de la planète » mais c’est aussi le lieu de vie et de subsistance de milliers de personnes vivant de l’agriculture et de populations autochtones, notamment en Bolivie. Le dérèglement climatique touche tout particulièrement cette région, se traduisant par des phénomènes météorologiques extrêmes comme des sécheresses intenses et des fortes précipitations. En conséquence, les récoltes de noix du Brésil et de fruits amazoniens baissent drastiquement, première source de revenus pour les personnes résidant dans cette région.

Déforestation et incendie : mettre feu pour survivre

Pour compenser leurs pertes de revenus suite à la crise climatique, les agriculteurs et agricultrices se tournent vers l’élevage. Qui dit élevage dit besoin d’espace pour pouvoir brouter. Pour permettre à l’herbe de pousser, il faut donc mettre feu à la végétation existante. Mais les flammes ne sont pas toujours contrôlées et il arrive parfois que des feux de forêts emportent des milliers d’hectares.

Ces feux ont un impact direct sur la biodiversité. Les abeilles et d’autres espèces indigènes disparaissent et le sol devient tellement stérile qu’une sorte de plante y pousse : le soja. Le soja croit vite et brûle très facilement, favorisant ainsi la propagation de feux de forêt.

Des impacts dramatiques pour les familles

Enormément de familles vivant de l’agriculture et de peuples autochtones ont dû quitter leurs foyers et leurs communautés car les feux détruisaient leurs terres, leurs récoltes, leurs forêts et leurs maisons. C’est le cas de la famille  Peña Cortés qui s'est installée dans la communauté de Medio Monte il y a 20 ans. « Quand nous sommes arrivés ici, nos terres avaient été complètement détruites. Il ne restait que deux manguiers. »  Chaque année, ils doivent faire face aux incendies qui ont brûlé la quasi-totalité de leurs cultures. 

Quand nous sommes arrivés ici, nos terres avaient été complètement détruites. Il ne restait que deux manguiers.

María Isabel Peña Cortés

L’agroforesterie comme porte de sortie

Avec le partenaire Centro de Investigación y Promoción del Campesinado – CIPCA, nous avons mis en place le projet ‘Reforestación de bosques’. Le point de départ : une formation complète sur la culture, l’entretien et la plantation de parcelles agroforestières.  

L’agroforesterie permet :  

  •   Plus de sécurité au niveau des revenus : la formation encourage la culture et la récolte d’autres fruits que la noix du Brésil, tels l’açaí, le cacao, la banane ou encore la noix de coco.  
  •    Une reforestation progressive : nous favorisons l’association d’arbres qui se stimulent mutuellement, enrichissent le sol et favorisent la croissance de la végétation.  
  •    Une protection contre les feux de forêts : certaines essences spécifiques comme les manguiers brûlent très difficilement et permettent donc de stopper la propagation du feu. Celles-ci sont plantées de sorte à délimiter les terrains des différentes familles, servant ainsi de protection contre les incendies.
  •    Plus de sécurité alimentaire : sur leurs parcelles, les familles peuvent également planter des légumes et d’autres types d’aliments pour leur propre usage. 

Apiculture et prévention incendie

Nos projets vont plus loin que l’agroforesterie.  Pour faire face aux feux qui ravagent la forêt amazonienne, nous nous focalisons également sur la prévention incendie. Nous formons les communautés, fournissons des équipements de prévention et d’extinction incendie et favorisons la création de brigades de pompier.è.s volontaires. 

Avec nos cartes à risque, nous pouvons détecter les points critiques dans la région et mettre en place une stratégie d’action et de prévention incendie.

Paola Bohorquez

Nous promouvons également l’apiculture. Les abeilles restent les pollinisateurs principaux de la région. Cela permet également aux familles de consommer et de commercialiser le miel. Les feux de forêts détruisent les ruches. En stimulant l’apiculture, nous favorisons également leur recouvrement.  

Des perspectives dans leur propre communauté  

Grâce à la formation, Benjamín et María Isabel Peña Cortés ont pu reboiser leurs terres, installer des parcelles d’agroforesterie et prévenir les incendies. 

Aujourd’hui, nous avons reboisé plusieurs hectares de nos terres. Grâces aux arbres fruitiers (comme l’açaí, la mangue, le carambola et le cacao) nous pouvons nous nourrir et générer des revenus grâce à leur commercialisation.

Benjamín et María Isabel Peña Cortés 

Ángel (21 ans), un des fils de María Isabel et Benjamín, est président d’AJORA (Association of Young Reforesters in Action), une association qu’il a fondée avec ses frères. Ils aident des jeunes à reboiser leurs propres communautés et à lutter contre la déforestation et le changement climatique. Ainsi, la nouvelle génération n'est plus contrainte de migrer vers la ville mais peut envisager la perspective d’un futur meilleur dans leur propre communauté. 

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Wanted : du courage politique pour la justice climatique

Ensemble, exigeons de notre prochain gouvernement qu'il mette en place une politique climatique équitable, sociale et féministe. 

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