La Belgique monte de 24 places dans le classement du Financial Secrecy Index
La Belgique passe de la 50ème place à la 26ème place dans le Financial Secrecy Index 2022 (indice du secret financier 2022) présenté aujourd’hui par le Tax justice Network. L'indice du secret financier classe les juridictions en fonction de l'intensité avec laquelle un pays permet à des individus de cacher et de blanchir l'argent en provenance du monde entier. Plus la place du pays est haute dans le classement, plus son impact en termes d’opacité financière et d’activités financières offshore est important.
« Un rang plus élevé dans l'indice ne signifie pas nécessairement qu'une juridiction a des lois plus secrètes, mais plutôt que la juridiction joue un rôle plus important au niveau mondial en permettant le secret bancaire, la propriété anonyme de sociétés écrans, la propriété anonyme de biens immobiliers ou d'autres formes de secret financier, qui à leur tour permettent le blanchiment d'argent, l'évasion fiscale et le contournement de sanctions, » raconte Julien Desiderio, chargé de plaidoyer chez Oxfam Belgique
La Belgique est notamment pointée du doigt pour son manque de transparence sur l’identification des bénéficiaires effectifs de certains actifs et sociétés mais également pour ne pas donner les moyens suffisants à l’administration fiscale et à la justice de lutter contre le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale et les flux financiers illicites.
« Il faut donner les moyens budgétaires et techniques aux différentes institutions afin qu’elles puissent combattre efficacement la criminalité financière. Pour ce faire, il est impératif que les gouvernements s’engagent en faveur d’un registre mondial des actifs afin d’apporter la transparence sur les milliers de milliards de richesses et d’actifs détenus secrètement dans des juridictions étrangères[1], » selon Julien Desiderio.
Note pour la rédaction
[1] La proposition d'un registre mondial des actifs a rapidement gagné du terrain après que le Premier ministre italien Mario Draghi a appelé en mars à la création d'un registre international public des avoirs pour les personnes dont les avoirs sont supérieurs à 10 millions d'euros. Les commissaires de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (ICRICT), dont les économistes de premier plan Gabriel Zucman, Joseph Stiglitz et Thomas Piketty, ainsi que la juge d'instruction française Eva Joly, ont appelé le G20, dans une lettre ouverte le mois dernier, à établir un registre mondial des actifs.