Justice de genre et droits des femmes
Partout dans le monde, les femmes font face à des inégalités en raison de leur genre, parfois couplées avec d'autres formes de discriminations, accentuant les injustices vécues.

Oxfam soutient des milliers de femmes à monter leur entreprise
Les hommes détiennent 50 % de richesses de plus que les femmes et ces dernières sont davantage exposées aux effets des guerres, des crises climatiques, économiques et migratoires ainsi qu’aux discriminations dans toutes les sphères de la vie privée et publique. Les femmes bénéficient d’un accès moindre aux ressources financières, à la terre, à l’éducation, au pouvoir politique et aux soins de santé. Cette injustice n’est pas innée : elle est le résultat d’inégalités structurelles produites par des rôles sociaux genrés, des normes et des pratiques culturelles discriminatoires.
Cependant, les femmes ne sont pas seulement victimes de ce système patriarcal, elles sont aussi les premiers moteurs du changement vers une société plus égalitaire et plus juste.
Oxfam applique un marqueur de genre dans toutes ses branches d’action que ce soit dans l'aide humanitaire, la collaboration internationale, le commerce équitable, nos campagnes ou notre travail de plaidoyer politique.
Saviez-vous ...
150 millions
36 ans
2/3
23 %
Pour Oxfam, la justice de genre recouvre l’égalité et l’équité complètes entre les genres dans toutes les sphères de la vie, de sorte que les femmes puissent, conjointement et sur un pied d’égalité avec les hommes, définir et élaborer les politiques, les structures et les décisions qui touchent à leur vie et concernent l’ensemble de la société.
Continuer à améliorer la législation et les politiques est nécessaire mais n’est pas suffisant. Nous avons la conviction que transformer les relations de pouvoir entre les femmes et les hommes, ainsi que les structures, normes et valeurs sur lesquelles elles reposent, est essentiel pour mettre fin à la pauvreté et redresser les inégalités.
Nous estimons que la prise de responsabilités par les femmes et leur action collective sont les principaux facteurs d’amélioration durable des droits des femmes et un puissant levier pour mettre fin à la pauvreté non seulement pour les femmes et les filles, mais aussi pour les autres.
La justice de genre au centre de nos actions
Les inégalités des genres, de pouvoir et de revenus se renforcent mutuellement. C’est pourquoi les filles et les femmes sont au cœur de la stratégie d’Oxfam Belgique. Les femmes et les filles sont souvent les premières et les plus grandes victimes des inégalités. Nous essayons donc, par la parole et les actes, de mettre en place un modèle politique et économique différent qui favorise la justice entre les hommes et les femmes. Le modèle politique et économique actuel engendre et perpétue l’exploitation, l’oppression et la violence basée sur le genre. C’est pourquoi nous collaborons avec des organisations qui luttent pour l’égalité des genres et qui défendent les principes féministes. Nous renforçons les voix de groupes de femmes, agricultrices et entrepreneuses afin qu’elles puissent participer aux décisions qui les touchent. En outre, nous préconisons une économie qui valorise le travail domestique non rémunéré. Oxfam met également l’accent sur les principes féministes.
Nous allons plus loin et adoptons une approche dite « intersectionnelle », ce qui revient à adopter un regard prenant en compte toutes les propriétés sociales des individus pouvant constituer des facteurs d’inégalités, et pas uniquement le genre mais aussi la couleur de peau, la situation économique, l’âge... car c’est souvent la combinaison de ces facteurs qui détermine l’accès aux ressources, au pouvoir et aux chances.
Une approche féministe de la justice climatique
Les effets de la crise climatique impactent tout le monde, mais disproportionnellement les femmes.
Les femmes vivant dans des pays à revenu faible et intermédiaire sont particulièrement impactées. Premièrement, parce que ces pays sont les plus touchés par les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, les typhons et la sécheresse. Mais aussi parce que 60 à 80 % de la production de nourriture dans les pays à revenu faible et intermédiaire est assurée par les femmes. Ce qui signifie que la crise climatique menace non seulement la production alimentaire mondiale mais aussi l’indépendance économique des agricultrices, qui possèdent rarement les terres qu’elles cultivent, les outils pour le faire et ont un accès très limité aux prêts, à des formations aux nouvelles technologies agricoles, et au pouvoir de décision au sein de leur famille.
Nous pensons dès lors qu’il est indispensable de les soutenir. Non seulement avec nos projets de collaboration internationale mais aussi à travers notre travail de plaidoyer en Belgique et dans le monde. Pour cela, les financements pour l’adaptation et la résilience des pays et des populations les plus exposées à la crise climatiques ont capitaux. Or, les dernières tendances sont très préoccupantes, comme le révèle le rapport d’Oxfam « Les vrais chiffres des financements climat ». Non seulement les pays dits “riches” c’est-à- dire les pays à revenu élevé et historiquement responsables des émissions de CO2 ne respectent pas leur engagement de verser 100 milliards de dollars chaque année aux pays dits “pauvres” c’est-à-dire à revenu faible et intermédiaire et historiquement les moins responsables de la crise climatique et pourtant les plus touchés pour les aider à s’adapter aux changements climatiques mais en plus, la parité dans la gouvernance climatique n’est pas atteinte et trop peu de financements sont accordés aux organisations de femmes autochtones, alors qu’elles sont pionnières dans les luttes écologiques, et que la destruction de l’environnement induit la destruction de leurs activités.
Pour rappeler cet impératif, Oxfam pèse de tout son poids lors de grands rendez-vous internationaux, dont les Sommets des Nations unies pour le climat.

Lors de la 27e COP à Charm el-Cheikh, nous avons remis à Zakia Khattabi, alors ministre fédérale de l’environnement, notre pétition exigeant de la Belgique qu’elle assume sa responsabilité de pollueur historique à l’égard des pays en première ligne en augmentant sa contribution au financement climat international.
Être une femme au cœur des conflits
Dans des situations de déplacements contraints en zones de conflit, les femmes sont confrontées à un contexte d’insécurité très élevé. Amenées à fuir leur foyer, les femmes font face à de nombreuses difficultés supplémentaires comme la prise en charge des enfants, le travail du soin, la gestion de leur hygiène menstruelle, l’allaitement etc. Les femmes sont exposées au risque, plus élevé que chez les hommes, d’être agressées physiquement et/ou de subir des violences sexuelles.
Dans son action humanitaire, Oxfam s’attache à répondre à ce besoin de sécurité spécifique : que ce soit en garantissant un espace d’accueil réservé aux femmes dans les camps de personnes réfugiées, un accompagnement psychologique ou des accès sécurisés et éclairés aux installations sanitaires et d’hygiène.
Depuis 2020, nous appliquons un marqueur humanitaire de genre à tous nos programmes. Concrètement, nous savons que les femmes, les filles, les hommes et les garçons sont affecté.e.s de différentes manières par les crises humanitaires, de même qu'ils et elles possèdent des capacités différentes pour y faire face et s'y préparer. Ce marqueur, sorte d’audit de nos programmes humanitaires, contribue à mieux subvenir aux besoins spécifiques des différents groupes de population selon leur genre.
Des inégalités hommes-femmes aggravées par la crise
La pandémie de Covid-19 et la crise économique et sociale qu’elle a entrainée a aggravé les inégalités de façon simultanée dans l’ensemble des pays du monde et risque de pénaliser les femmes durablement. Pourtant en première ligne, la pandémie a entrainé pour les femmes du monde entier une perte de revenus d’au moins 800 milliards de dollars en 2020, soit plus que les PIB combinés de 98 pays ! Oxfam plaide, à travers son travail de plaidoyer, pour que cet impact sur les femmes soit au cœur des réponses politiques à la crise entraînée par la pandémie de covid-19. D’après nous, ces plans doivent :
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Promouvoir des politiques publiques qui répartissent le travail du soin entre les hommes et les femmes.
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Corriger les inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde du travail.
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Appliquer la budgétisation féministe aux plans de relance à travers le monde.
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Adopter une solidarité féministe internationale.
Soutenir les organisations de femmes
Oxfam soutient des organisations de femmes dans près de 60 pays, à travers des projets de collaboration internationale. L’objectif étant toujours de promouvoir les droits des femmes, améliorer leurs conditions de vie et leur indépendance.
L’un des projets phares qu’Oxfam Belgique et ses partenaires mettent en œuvre pour contribuer à cette égalité en droits est la méthode Gender Action Learning. Au Mali, au Burkina Faso, en République Démocratique du Congo et en territoire palestinien occupé, des ateliers qui peuvent durer jusqu’à 18 mois se sont avérés êtres des outils efficaces pour déconstruire les rapports de force inégaux entre les hommes et les femmes dans la sphère privée et professionnelle, mieux distribuer les tâches de soins et ainsi permettre aux femmes de consacrer plus de temps à leurs activités professionnelles et donc augmenter leurs revenus.
Le commerce équitable, un outil d’empowerment des femmes
Pour Oxfam, le commerce équitable est un levier d’émancipation. Que ce soit dans la filière du thé, du cacao ou du café, les coopératives avec lesquelles nous collaborons sont plus que de simples fournisseurs de matières premières ou de produits. Nous établissons avec elles un partenariat d’égal à égal et à long terme, ce qui permet aux producteurs et aux productrices d’avoir une sécurité financière et d'investir dans leur avenir.
Plaidoyer féministe en Belgique et à l’international
Combattre la discrimination à l’égard des femmes requiert une approche structurelle aux niveaux des gouvernements et des organisations internationales. Ceux-ci sont encore trop souvent constitués d’une majorité d’hommes et entretiennent ainsi le rapport de force actuel.
Pour cela, il faut de nouvelles formes de gouvernance qui mettent fin aux discriminations liées au genre, à l’origine ethnique ou à l’orientation sexuelle. Oxfam s’engage ainsi au sein du Conseil consultatif Genre et Développement, dont Oxfam assure la présidence jusqu’en 2025, à s’assurer que la justice de genre soit prise en compte dans les politiques belges et internationales.
Au niveau belge, cela veut dire par exemple que les 18 organisations qui composent le Conseil plaident pour inscrire la justice de genre dans le Plan National Energie-Climat. Concrètement, nous réalisons un travail d’influence auprès des autorités belges pour que les droits des femmes soient systématiquement pris en compte dans la politique énergétique et climatique belge des années à venir. Au niveau international, le Conseil veille à l’intégration d'une perspective de genre dans les activités des Nations Unies, en contribuant au travail de la Commission de la Condition de la Femme de l’ONU.
La dimension de genre dans les systèmes alimentaires
Les femmes du monde entier représentent 43 % de la production de denrées alimentaires. En relevant les défis et les inégalités auxquels elles sont confrontées, elles peuvent jouer un rôle clé dans la transformation de nos systèmes alimentaires actuels.
Partout dans le monde, les structures juridiques et sociales marginalisent et empêchent les femmes pratiquant l’agriculture de recevoir le label d'agricultrice, rendant pratiquement impossible de bénéficier de l'accès institutionnalisé des agriculteurs aux régimes, subventions, crédits et bien d'autres services. Cependant, les femmes rurales et les travailleuses agricoles ne sont pas seulement victimes des systèmes alimentaires mondialisés, elles sont aussi les premiers moteurs de changement.
Pour tenter d’éliminer ces inégalités, Oxfam Belgique analyse les politiques agricoles européennes et politiques de collaboration internationale pour mettre en lumière la manière dont les aides sont réparties selon les genres. Oxfam s’appuie également sur l’expérience d’agricultrices innovantes et se base sur leurs réalités pour s’assurer de la cohérence de son analyse. Enfin, Oxfam prend en compte les autres formes d’oppressions à l’œuvre et adopte une approche intersectionnelle pour répondre aux besoins spécifiques de chacune.
Les principes féministes d’Oxfam
11 principes féministes nous guident dans notre travail avec des partenaires, dans le déploiement de nos programmes, nos actions humanitaires, nos campagnes et dans notre travail de plaidoyer. Ces principes ont été débattus au sein d’Oxfam Belgique et façonnent notre culture organisationnelle et nos comportements au travail
Découvrez nos 11 principes féministes en détail :
