La militante Elizabeth Wathuti exige la justice climatique

En action pour le climat

Elizabeth Wathuti avait sept ans lorsqu'elle a planté son premier arbre à l'occasion d'une sortie scolaire. Peu à peu, elle a commencé à observer le déclin de la nature dans son pays, le Kenya. La déforestation s’est généralisée, les rivières sont aujourd’hui fortement polluées et les déchets plastiques sont partout. Cela a révolté Elizabeth. Suivant les traces de son modèle, l'écologiste kényane et lauréate du prix Nobel Wangari Maathai, elle décide d'agir. À 20 ans, elle fonde la Green Generation Initiative, une plateforme dirigée par des jeunes, qui a pour objectif de sensibiliser les jeunes aux questions environnementales notamment avec un projet qui a abouti à la plantation de 30 000 arbres.

Les effets de la crise climatique au Kenya sont bien tangibles. Depuis de nombreuses années, le pays connait de mauvaises récoltes dues à la sécheresse et est confronté à de fortes pluies, entraînant des destructions, des glissements de terrain et des inondations. C’est tout le continent africain qui est aux prises avec des conditions météorologiques extrêmes. Elizabeth Wathuti est déterminée à travailler avec les communautés de son pays pour trouver les moyens de faire face aux effets des dégâts causés par la crise climatique. « Il s'agit de l'avenir de l'humanité. Il est temps de faire en sorte que le monde reste vivable », déclare-t-elle.

Prendre ses responsabilités en matière de climat

Elizabeth est consciente du fait que planter des arbres ne résoudra pas le problème. « Nous sommes aux prises avec les conséquences d'une injustice historique. L'Europe et les États-Unis sont responsables de la plupart des émissions jusqu'à présent. Mais c'est l'Afrique qui paie le prix le plus élevé ». Elle est déçue par les pays qui ont causé le problème et qui refusent toujours d'agir. « Lors du sommet sur le climat de 2015, les pays européens et les États-Unis, entre autres, ont promis de nous soutenir financièrement. Ces promesses sont loin d'être tenues. Il faut que cela change ». En effet, d’après les estimations d’Oxfam, la valeur des financements climat effectivement fournis aux pays en première ligne ne dépasse pas 21-24,5 milliards de dollars, alors que les pays riches ont déclaré avoir fourni 68,3 milliards de dollars de financements publics (en plus des financements privés mobilisés qui portent le total à 83,3 milliards de dollars). L’objectif de financement public mondial pour le climat est censé s’élever à 100 milliards de dollars par an.  

« Nous sommes les plus durement touchés ici, mais je ne pense pas que vous verrez autant de personnes engagées en faveur de solutions ailleurs dans le monde. Nous exigeons que les pays riches et industrialisés agissent, ce n'est que justice. Mais nous n'allons pas rester assis à attendre les bras croisés. Il est temps que le monde prenne conscience que le profit n'est pas plus important que la planète et l'humanité ».

DE LA RUE à la cop

En novembre 2022, des dizaines de dirigeant.e.s ont convergé vers l’Égypte pour discuter du climat. Ce fut aussi l’occasion pour Elizabeth et de nombreuses organisations de la société civile de faire pression sur le monde politique et les entreprises afin d’imposer la justice climatique dans les négociations. Elizabeth a rédigé une lettre appelant les pays riches à agir maintenant et à prendre leurs responsabilités. Cette lettre, qui porte plus de 130 000 signatures, a été remise aux chef.fe.s d’Etat présent.e.s à la COP.

Elizabeth Wathuti et Oxfam Belgique

Oxfam Belgique et Elizabeth Wathuti ont uni leurs forces dans le combat contre la crise climatique. Nous nous battons avec elle et d'autres personnes déterminées à rendre leur avenir équitable et durable. Une crise mondiale nécessite une approche mondiale. C'est pourquoi nous soutenons les activistes climatiques du monde entier. Par exemple, avec des dons et des formations, qui rendent leurs actions plus visibles et plus efficaces. Le courage de ces militant.e.s est un exemple pour le monde politique : faites preuve de courage maintenant, pour garantir un avenir pour nous toutes et tous.