
Marcelline Budza au Love Tomorrow Summit : la voix des caféicultrices congolaises dans un pays en crise
Le 24 juillet prochain, Marcelline Budza, fondatrice de Rebuild Women’s Hope, coopérative caféière partenaire d’Oxfam, prendra la parole au Love Tomorrow Summit, la conférence engagée en marge du festival de musique Tomorrowland, à Boom. Elle y portera la voix des caféicultrices congolaises, leur combat pour l’égalité de genre et la survie de leur filière dans un contexte de guerre à l’Est de la RDC.
Une militante enracinée dans l’action
Agronome de formation, féministe, défenseure des droits humains, Marcelline Budza a fondé RWH en 2013 sur l’île d’Idjwi, au cœur du lac Kivu, dans l’est de la République Démocratique du Congo. Là où le café, considéré comme un "bien d’hommes", excluait les femmes de toute reconnaissance économique, elle a bâti une coopérative où plus de 5.000 femmes participent désormais à chaque récolte, du champ jusqu’à l’exportation – notamment via Oxfam Fair Trade qui commercialise son café Women’s Hope en Belgique.
Au-delà du commerce équitable, Rebuild Women’s Hope œuvre pour la santé maternelle, l’accès à l’eau, l’alphabétisation, ou encore la formation à l’entrepreneuriat féminin. Son mot d’ordre : "Restaurer l’espoir d’une nation par la puissance des femmes."

Marcelline Budza, fondatrice de Rebuild Women’s Hope
En RDC, cultiver le café, c’est bien plus qu’un travail pour les femmes : c’est une manière de reprendre notre place, notre voix et notre avenir. Ce combat est féministe, parce qu’il redonne du pouvoir là où il a été arraché.
Une voix puissante sur fond de crise humanitaire au Congo
Mais ce combat s’inscrit aujourd’hui dans un contexte de crise sécuritaire alarmante. L’Est du Congo est ravagé par la guerre, et l’avancée des rebelles du M23 a entraîné des affrontements armés violents avec les forces armées régulières congolaises et des groupes armés alliés.
Conséquence : des déplacements massifs, des violences sexuelles, la destruction d’infrastructures et la paralysie partielle des activités de la coopérative de Marcelline. Elle-même a dû se réfugier temporairement pour sa sécurité. Dans une interview donnée récemment à Oxfam, le directeur d’Oxfam en RDC évoque une catastrophe humanitaire de grande ampleur.
Lire l’interview du directeur d’Oxfam en RDC Manenji Mangundu
À Love Tomorrow, Marcelline portera donc un message fort : celui des femmes rurales congolaises, en première ligne des bouleversements géopolitiques mais aussi climatiques et économiques. Elle y rappellera aussi que la justice de genre est au cœur de toute transition durable.

Aux côtés d’autres voix pour demain à Love Tomorrow
Sur scène, elle partagera cet espace avec d’autres figures inspirantes : Elisabeth Lucie Baeten, qui a récemment levé plus de 140.000 euros pour Gaza aux côtés d’Oxfam ; Wawa Gatheru, militante écoféministe américaine qui plaide pour une justice climatique inclusive ou encore Adélaïde Charlier, cofondatrice de Youth for Climate Belgique.
La conférence accueillera aussi des interventions de Sadhguru, philosophe indien, Ida Engberg, DJ et militante écologiste ou encore Esohe Weyden, poétesse et performeuse belgo-nigériane engagée. Une programmation plurielle, ouverte sur le monde, où la voix de Marcelline portera un message enraciné dans le réel : celui de milliers de femmes congolaises qui refusent de se laisser réduire au silence.
Boire un café équitable, c’est déjà un acte de solidarité. Mais écouter celles qui le produisent, c’est un acte de justice. Émerveillement garanti.

Love Tomorrow
Rendez-vous sur la page de Love Tomorrow pour plus d’infos sur les panelistes et l’achat de billets.