Communiqué de presse7 novembre 2022

Un milliardaire émet un million de fois plus de gaz à effet de serre qu'une personne moyenne

Le rapport "Les milliardaires du carbone" publié aujourd’hui par Oxfam analyse des investissements faits par 125 des milliardaires les plus riches dans certaines des plus grandes entreprises du monde, et les émissions de carbone liées à ces investissements. Prises individuellement, les émissions de chacun de ces milliardaires sont un million de fois plus élevées que celles de n’importe quelle personne n’appartenant pas aux 10% les plus riches de l’humanité.

Le nouveau rapport d’Oxfam montre à quel point l’ampleur des émissions carbone liées aux investissements des milliardaires est colossale. Les investissements de seulement 125 milliardaires émettent 393 millions de tonnes de CO2 par an, soit autant que les émissions territoriales françaises.

Les milliardaires du carbone : les chiffres-clés du rapport

  • Le patrimoine financier de 125 milliardaires a une empreinte carbone équivalente à celle de la France, qui compte 67 millions d’habitants.
  • Les milliardaires ont en moyenne 14% de leurs investissements dans des industries polluantes comme l’énergie et les matières comme le ciment : c’est deux fois plus que la moyenne des 500 entreprises de l’indice boursier américain Standard and Poor.
  • Dans les 125 milliardaires étudiés, un seul avait des investissements dans une entreprise d’énergies renouvelables.
  • Moins d’un tiers des 183 entreprises, dont les 125 milliardaires détiennent des participations, étudiées par Oxfam travaillent à avoir des trajectoires de réduction des émissions de GES alignées avec la science. Seuls 16 % ont fixé un objectif de neutralité carbone.

Milliardaires : des investissements très carbonés… et sous-estimés !

Notre analyse des émissions carbone liées aux investissements de 125 milliardaires les plus riches est sans appel : encore aujourd’hui, les investissements des milliardaires font le choix de soutenir des industries particulièrement polluantes. Plusieurs études ont déjà montré que, contrairement à la moyenne de la population, les investissements des personnes les plus riches du monde sont responsables de 70% de leurs émissions.

Selon le rapport, les milliardaires concentrent en moyenne 14% de leurs investissements dans des industries polluantes, comme les combustibles fossiles et le ciment. Un chiffre deux fois supérieur à la moyenne des investissements dans l’indice de référence boursier américain Standard and Poor 500. Alors que la transformation écologique est un enjeu majeur, un seul milliardaire dans tout l’échantillon a des investissements dans une entreprise d’énergies renouvelables.

Le rapport pointe toutefois le manque de transparence des grandes entreprises, qui sous-estiment systématiquement le niveau réel de l’impact carbone de leurs émissions. L’intégralité des émissions des entreprises n’ont donc pas pu être pris en compte dans l’étude. Dans notre échantillon de 125 milliardaires et 183 entreprises, la moitié ne déclarent pas l’intégralité de leurs émissions de gaz à effet de serre.

Planifier une transition juste

Oxfam a estimé qu'un impôt sur la fortune des super riches pourrait rapporter 1.400 milliards de dollars par an, des ressources vitales qui pourraient aider les pays à faible revenu - les plus durement touchés par la crise climatique - à s'adapter au changement climatique, faire face aux pertes et dommages subis et à opérer une transition juste vers les énergies renouvelables. Selon le PNUE, les coûts d'adaptation des pays à faible revenu pourraient atteindre 300 milliards de dollars par an d'ici à 2030. À elle seule, l'Afrique aura besoin de 600 milliards de dollars entre 2020 et 2030. Oxfam appelle également à une forte augmentation des taux d'imposition des investissements dans les industries polluantes afin de dissuader ces investissements.

Le rapport indique que de nombreuses entreprises font fausse route dans l'établissement de leurs plans de transition climatique, notamment en se cachant derrière des plans de décarbonisation irréalistes et peu fiables avec la promesse d'atteindre des objectifs nets zéro seulement d'ici 2050. Sur les 183 entreprises examinées par Oxfam, moins d'une sur trois travaille avec la Science Based Targets Initiative. Et seulement 16 % d'entre elles ont fixé des objectifs nets zéro.

Recommandations d’Oxfam

Dans une autre étude publiée récemment, Oxfam a estimé qu’un impôt sur la fortune des personnes les plus riches à travers le monde permettrait d’amasser jusqu’à 1400 milliards de dollars par an. Ces ressources vitales pourraient aider les pays les plus touchés par la crise climatique à s’adapter, à faire face aux pertes et préjudices et à soutenir leur transition vers des énergies renouvelables. Alors que s’amorcent les délibérations de la COP27 en Égypte, Oxfam réclame que :

  • Les gouvernements mettent en place des règlements et des politiques qui contraignent les entreprises à suivre et à rendre compte de leurs émissions de GES, et à se fixer des objectifs climatiques fondés sur la science avec une feuille de route claire pour réduire leurs émissions.
  • Les gouvernements mettent en place un impôt sur la fortune des personnes les plus riches, ainsi qu’un impôt supplémentaire sur la fortune investie dans les industries polluantes.
  • Les entreprises mettent en place des plans d’action ambitieux et immédiats pour lutter contre le changement climatique, assortis d’objectifs à court et moyen terme conformes aux objectifs mondiaux en matière de changement climatique, afin d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
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Le rapport est accessible au téléchargement

Lisez le rapport "Les milliardaires du carbone"

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