Conseil des Affaires étrangères de l’UE : Oxfam demande des mesures concrètes sur le conflit israélo-palestinien
Oxfam salue l'initiative de la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, de mettre le processus de paix israélo-palestinien à l'ordre du jour du Conseil des affaires étrangères de l'UE d’aujourd'hui et d’appeler à ce qu’une « voie concrète soit tracée ».
Cette initiative intervient alors que le nouveau gouvernement israélien d'extrême droite, dirigé par Benjamin Netanyahu et soutenu par le mouvement ultranationaliste des colons, poursuit un programme d'annexion agressif aux dépens de la population palestinienne.
Malgré les contre-mesures prises par l'UE à l'égard d’actions portant atteinte ou menaçant l'intégrité territoriale et la souveraineté des États dans d'autres contextes, aucune réponse officielle n'a été donnée aux récentes mesures prises par le gouvernement israélien en vue de formaliser l'annexion de jure de la Cisjordanie.
En tant qu'organisation humanitaire travaillant dans le Territoire palestinien occupé (TPO), Oxfam est profondément préoccupée par l'augmentation des raids militaires, l'expansion des colonies, l'accélération des démolitions et les restrictions à la liberté de culte qui ont contribué à la montée de la violence en Cisjordanie (y compris à Jérusalem-Est) au cours des derniers mois.
Recommandations
L'UE et les États membres de l'UE doivent :
- Identifier d'urgence toutes les pratiques, politiques ou législations israéliennes qui contribuent à l'acquisition de territoires palestiniens et nient le droit des Palestiniens à l'autodétermination.
- Communiquer clairement que l'annexion de territoires palestiniens aura des conséquences sur les relations diplomatiques qu’entretien l’UE avec Israël.
- Démontrer la non-reconnaissance de la souveraineté d'Israël sur les zones nouvellement annexées, continuer à traiter la Cisjordanie comme un territoire occupé et exiger d'Israël qu'il remplisse ses obligations envers les Palestiniens en vertu du droit international.
- Respecter leurs obligations en vertu du droit international de ne pas reconnaître une annexion illégale, y compris en limitant ou en conditionnant l'aide bilatérale.
- Prendre des mesures diplomatiques immédiates et proportionnelles, y compris des mesures restrictives, à l'égard de toute annexion de territoire. Nous appelons l'Union européenne, y compris les 27 États membres, à suivre la politique cohérente du Conseil des affaires étrangères de l'UE et à respecter les mêmes normes dans toutes les circonstances où un État s’empare ou tente de s’emparer d’un territoire par la force en violation du droit international.
- En cas d'absence de consensus au niveau de l'UE, les États membres de l'UE partageant les mêmes préoccupations devraient agir soit individuellement, soit en tant que groupe d'États membres désireux de prendre des mesures en réponse à l'annexion.