Communiqué de presse6 juillet 2022

Publication du rapport de la FAO sur l’état de la sécurité alimentaire : « Le système alimentaire mondial actuel perpétue la faim », d’après Oxfam

En réaction au nouveau rapport de la FAO intitulé « État de l'insécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde en 2022 », qui indique que 828 millions de personnes souffraient de la faim en 2021, soit 150 millions de personnes supplémentaires depuis le déclenchement de la pandémie de COVID-19, Thierry Kesteloot, chargé de plaidoyer en sécurité alimentaire chez Oxfam Belgique a déclaré :

« Il est profondément inquiétant de constater que la faim dans le monde n’a cessé de monter en flèche depuis 2019 et qu'elle atteint désormais des niveaux aussi dévastateurs dans le monde entier. Cette hausse n’est pas le résultat d'une pénurie de produits alimentaires, mais la conséquence d'un système alimentaire défaillant, encore plus miné par les conflits, les effets de la pandémie et l'aggravation du changement climatique.

« Bien qu'il s'agisse d'une crise alimentaire mondiale et que des millions de personnes souffrent de la faim aujourd'hui, la richesse des milliardaires de l'industrie agro-alimentaire a atteint des niveaux stratosphériques, augmentant de 382 milliards de dollars au cours des deux dernières années.  

« Pendant des années, notre système alimentaire a perpétué les inégalités, appauvri les petits agriculteurs et poussé des millions de personnes dans l’insécurité alimentaire, tout en accélérant le réchauffement climatique.

« Il est facile de mettre la crise alimentaire actuelle sur le compte de la guerre en Ukraine mais elle a démarré bien avant le conflit. En réalité, l'incapacité – de longue date - des gouvernements à s'attaquer à la manière dont nous nourrissons les habitants de la planète a rendu notre système alimentaire vulnérable aux crises.

« Nous ne briserons pas le cercle vicieux de la faim et de l'inflation des produits alimentaires sans nous attaquer aux profondes inégalités qui les alimentent. Nous devons réinventer un système alimentaire mondial plus juste et plus durable, qui soit au service de la planète et de ses habitants, plutôt qu'une poignée de grandes entreprises agroalimentaires.

« En attendant et afin de sauver des vies le plus rapidement possible, les gouvernements des nations riches doivent honorer leurs promesses de financement. À ce jour, moins de 20 % de l'appel de 3,8 milliards de dollars lancé par les Nations unies pour le Sahel central et le bassin du lac Tchad ont été financés. La région de l'Afrique de l'Est, qui connaît la sécheresse la plus extrême de son histoire récente et où plus de 26 millions de personnes souffrent de faim extrême, a reçu moins de 15 % de l'appel des Nations unies, qui s'élève à près de 7 milliards de dollars. 

« Les gouvernements doivent cesser de faire des promesses creuses. Au lieu de cela, ils doivent investir dans l’agriculture à petite échelle et rendre notre système agricole et alimentaire résilient et durable.

« Les gouvernements occidentaux doivent également libérer des fonds - notamment en taxant les entreprises agro-alimentaires et les milliardaires – et les investir dans une production alimentaire durable, diversifiée et locale qui aide les pays à devenir moins dépendants des importations alimentaires ».

Notes aux rédactions

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