Davos 2023
Communiqué de presse11 juillet 2024

D'anciens chefs d'État et de gouvernement, dont Yves Leterme, appellent les autres dirigeants du G20 à soutenir un accord mondial visant à taxer les ultra-riches

Près de 20 anciens chefs et cheffes d'État et de gouvernement de pays membres du G20 et de pays à revenu élevé, dont l'ancienne présidente du Chili Michelle Bachelet, l’ancien premier ministre belge Yves Leterme, l'ancien premier ministre français Dominique de Villepin et l'ancien président espagnol José Luis Rodríguez Zapatero, ont appelé les dirigeants actuels du G20, dont le président américain Joe Biden, le chancelier allemand Olaf Scholz et le premier ministre britannique Keir Starmer, à soutenir un nouvel accord mondial visant à instaurer un impôt minimum mondial sur les ultra-riches dans une lettre ouverte publiée aujourd'hui.

D’après la lettre, cette taxation mondiale des plus riches permettrait de réduire les inégalités et de dégager plusieurs milliers de milliards de dollars nécessaires à la réalisation d’importants investissements pour mener à bien la transition écologique et la lutte contre le réchauffement climatique.

Les anciens dirigeants déclarent dans la lettre que « la proposition du Brésil au G20, si elle devait être concrétisée, marquerait le début d’une nouvelle ère dans l’histoire de la fiscalité mondiale pour la première fois depuis une génération » à un moment où « les milliardaires, au niveau mondial, paient un taux d'imposition équivalent à moins de 0,5 % de leur richesse ».

Le gouvernement brésilien, qui préside le G20, se fait le champion d'une nouvelle norme fiscale mondiale sur l'imposition des ultra-riches.

La lettre des anciens chefs d'État et de gouvernement des pays du G20 s'inscrit dans le cadre de discussions menées dans les capitales du G20 pour soutenir l'accord, et avant la réunion des ministres des finances et des représentants et représentantes des banques centrales des pays du G20 qui se tiendra à Rio de Janeiro, au Brésil, le 25 juillet. Les gouvernements du Brésil, d'Afrique du Sud, de France et d'Espagne ont déjà exprimé leur soutien. Ces derniers affirment dans la lettre qu’« il est rare qu'une proposition mondiale suscite l’unanimité et qu’elle nous semble politiquement atteignable. Il est clair que celle-ci en est une ».

Stefan Löfven, ancien Premier ministre suédois et membre du Club de Madrid, a déclaré : « La proposition du Brésil visant à établir de nouvelles normes mondiales en matière d'imposition des ultra riches constitue un changement stratégique, que tous les dirigeants du G20 doivent soutenir. Le fait que le président Biden se fasse le champion d’une telle proposition audacieuses constitue un revirement révolutionnaire. Mais pour que ces efforts soient réellement efficaces, les gouvernements doivent coopérer au niveau international.

« Soutenir la proposition du Brésil au sein du G20 constituerait l'une des mesures multilatérales les plus importantes de l'histoire récente : elle permettrait non seulement de mobiliser des milliards de dollars dont les pays ont besoin mais et représenterait un consensus mondial dont le monde a besoin pour une fiscalité plus équitable. »

Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili et vice-présidente du Club de Madrid, a déclaré : « La proposition du Brésil en faveur d'un accord mondial sur l'imposition des plus riches est le type de politique économique responsable dont les gouvernements ont besoin aujourd'hui. En soutenant marquant leur soutien à cette mesure, les dirigeants du G20 montreraient qu'ils s'attaquent aux inégalités extrême oligarchiques et aux dommages qu'ils causent à la démocratie. 

« Nous avons besoin d'un monde dans lequel les plus riches sont taxés dans tous les pays et ne sont pas autorisés à dicter les règles pour leur propre profit. Le Brésil nous montre la voie. Soutenir les efforts du président Lula au sein du G20, c’est redonner une chance au multilatéralisme : ils prouvent que les gouvernements peuvent coopérer pour créer des règles équitables pour tous.Les anciens dirigeants mondiaux déclarent que « le capital mondial ne respecte pas les frontières nationales » et que si l'action nationale est « indispensable », elle « est aussi limitée ». Les anciens présidents et premiers ministres écrivent que « l'évasion et la fraude fiscales des ultra-riches réussissent lorsque les gouvernements du monde refusent de coopérer ».

Helen Clark, ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande et membre du Club de Madrid, a déclaré : « Il faut féliciter le Brésil d'avoir soulevé la question d'une norme fiscale mondiale pour les milliardaires du monde entier. Cette initiative s'inscrit dans le prolongement d'une décision antérieure du G20 en faveur d'un impôt minimum mondial de 15 % sur les sociétés multinationales. Cette dernière initiative a mis des années à aboutir. Cette deuxième initiative renforcerait la coopération mondiale dans la lutte contre l'évasion fiscale ». 

La publication de la lettre, coordonnée par le Club de Madrid et Oxfam, met en garde contre le fait que « la part des revenus des 1 % des personnes les mieux rémunérées a augmenté de 45 % en quarante ans, alors que les taux d'imposition les plus élevés sur leurs revenus ont été réduits d'environ un tiers ». 

Note aux rédactions

La lettre est disponible ici : https://www.oxfam.org/en/press-releases/less-8-cents-every-dollar-tax-revenue-collected-g20-countries-comes-taxes-wealth

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