Reconstruction, éducation, protection : bilan de l’action d’Oxfam un an après le passage du typhon Rai aux Philippines
Il y a près d’un, les Philippines étaient balayées par l’un des plus puissants typhons de son histoire. Très rapidement, Oxfam est intervenue aux côtés de HI, Save the Children et de nos partenaires IDEALS et SIKAT pour fournir une aide d’urgence à plus de 300.000 sinistré.e.s. Aujourd’hui, bien que certaines personnes soient toujours sans abri, la situation s’est sensiblement améliorée dans les îles du centre et du sud de l’archipel, particulièrement touchées.
Les 16 et 17 décembre 2021, le typhon Rai, balayait violemment les Philippines avec des rafales de vent atteignant jusqu’à 200 km/h, emportant avec lui la vie de 405 personnes. En plus des pertes humaines, le typhon le plus violent qu’ait connu l’archipel l’an dernier, a provoqué d’énormes dégâts. 1,7 million d’habitations ont été endommagées ou détruites et 420.000 hectares de terres sur lesquelles étaient cultivés riz, noix de coco et canne à sucre ont été anéanties.
D’après le gouvernement, près de 2,2 millions de personnes se sont retrouvées du jour au lendemain sans emploi, les secteurs de la pêche et de l’agriculture ont été les plus touchés. Malgré des systèmes d’alerte que les Philippines ne cessent d’améliorer (l’archipel est balayé par une vingtaine de typhons chaque année), les pertes ont été tellement importantes qu’elles représentent 1,45% du PIB philippin.
Une opération humanitaire sans précédent
Très vite et grâce au soutien financier de l’Union européenne, Oxfam et ses partenaires IDEALS et SIKAT ont mis en place des centres de coordination de l’aide d’urgence dans les îles durement touchées de Mindanao et de Bohol. Priorité a été donnée aux familles dont les maisons côtières avaient été complètement rasées. « Nous avons fourni du matériel de construction et un soutien financier à 17.000 foyers en mesure de prendre en charge la reconstruction de leur logement et distribué une aide d’urgence de 88 € aux familles qui ont accueilli des sinistré.e.s », témoigne Melani Bunani, responsable humanitaire pour le compte de notre partenaire SIKAT.
Éviter la catastrophe sanitaire
Les ONG présentes sur place ont redoublé d’effort pour venir en aide aux populations privées d’eau et d’électricité, les poteaux électriques et les canalisations ayant été fortement endommagés. Sans eau potable, les sinistré.e.s qui avaient trouvé refuge à proximité des zones inondées étaient en effet vulnérables aux maladies hydriques qui se sont vite multipliées.
Notre action collective a permis de remplacer des pompes et des générateurs électriques endommagés par le typhon et donc incapables d’acheminer de l'eau vers les quartiers résidentiels. Nous avons également distribué des tablettes purifiant l’eau, des jerrycans et des kits d’hygiène à 52.000 personnes.
Retour à l’école et protection des personnes déplacées
D’après le ministère de l’éducation, près de 3.000 établissements scolaires ont été endommagés, détruits ou convertis en abris, empêchant 6,2 millions d’élèves de se rendre à l’école. En moyenne, un enfant déplacé a cinq fois moins de chance de poursuivre son éducation qu’un autre enfant. Même lorsque les écoles sont toujours en mesure d’accueillir les élèves, les familles sont confrontées à d’importants obstacles financiers ou administratifs, parfois contraintes de renoncer à la scolarité de leurs enfants. Un danger pour les filles, surtout celles qui sont non-accompagnées, particulièrement exposées aux abus.
Oxfam, Save the Children et SIKAT ont pris en charge la reconstruction de plusieurs écoles permettant ainsi à 8.000 élèves de reprendre les cours. Celles dont les fondations ont résisté au typhon ont toutefois essuyé des pertes matérielles. Eumel Sumaylo, professeur dans une école primaire de Surigao témoigne : « Rai a dévasté nos salles de classe. Les imprimantes, les ordinateurs, les tableaux ont été endommagés ». Notre consortium a dès lors fourni des fournitures scolaires aux établissements durement touchés et rétabli les connexions internet. 4.173 enfants ont également reçu des kits contenant des fournitures scolaires.
Soutien aux sinistré.e.s dans leurs démarches administratives
Des milliers d’habitant.e.s ont littéralement tout perdu suite au passage du typhon, y compris leurs documents administratifs. Des parents ont par exemple été confrontés à la disparition des certificats de naissance de leurs enfants, une nécessité absolue pour que leurs enfants puissent s’inscrire à l’école lorsque ces derniers atteindront l’âge d’être scolarisés.
D’autres, comme Juliet Sinoc, âgée de 81 ans, ont perdu des documents légaux leur permettant d’avoir accès à une allocation sociale accordée aux personnes de plus de 65 ans qui ne disposent pas de ressources suffisantes. « Je perçois une pension de 500 pesos philippins (environ 10 €) qui me permet à peine de couvrir mes besoins essentiels. Mais je n’ai aucune marge de manœuvre, et je ne peux pas réunir les fonds nécessaires pour obtenir l’extrait d’un acte de l’état civil », témoigne-t-elle.
Ces problèmes récurrents auxquels sont confrontés les sinistré.e.s aux Philippines a poussé Oxfam a mettre en place un partenariat avec IDEALS (Initiatives for Dialogue and Empowerment through Alternative Legal Service). L’ONG philippine a mis à disposition ses avocat.e.s et assistant.e.s juridiques afin d’aider Juliet et plus de 10.000 autres personnes à recouvrer leurs précieux documents et ont pris en charge le paiement de toutes leurs démarches administratives.
Le projet déployé aux Philippines bénéficie du financement de l'Union Européenne (Protection Civile et Opérations d'aide humanitaires européennes).