Destroyed WASH facility in Gaza
Communiqué de presse24 mars 2025

Les opérations humanitaires à Gaza gravement entravées; les risques de famine augmentent

Oxfam appelle à rétablir l'accord de cessez-le-feu alors que le bilan a atteint 50 000 morts dans la bande de Gaza et continue d'augmenter en raison des frappes aériennes israéliennes, du blocus de l'aide, de la coupure générale d'électricité en vigueur, ainsi que des nouveaux déplacements forcés.

Oxfam tire la sonnette d’alarme alors que ses opérations humanitaires et celles de ses partenaires sont gravement entravées dans la bande de Gaza. Et ce depuis la reprise des bombardements militaires d’Israël et de son offensive terrestre sur Gaza. 
Oxfam appelle toutes les parties à revenir à la table des négociations pour obtenir un nouveau cessez-le-feu et demande à Israël de lever son siège, qui dure depuis 23 jours, bloquant à nouveau l'acheminement de l'aide et augmentant les risques de famine pour les civils. Israël a imposé un blocus total sur la bande de Gaza il y a 23 jours et a coupé l'électricité à Gaza quelques jours plus tard.


63 000 tonnes d’aide bloquées

Actuellement, les autorités israéliennes refusent l'entrée dans la bande de Gaza à des camions du PAM transportant 63 000 tonnes métriques de nourriture destinées à 1,1 million de personnes. Les opérations ont dû s'arrêter dans des domaines vitaux tels que :
•    La sécurité alimentaire et les moyens de subsistance
•    La promotion de l'hygiène
•    La réparation des infrastructures hydriques endommagées.

Bushra Khalidi, responsable du plaidoyer pour Oxfam dans le territoire palestinien occupé, a déclaré :
« Pendant les 42 jours de cessez-le-feu, les familles de Gaza ont enfin pu s'endormir en sachant que leurs proches seraient encore là à leur réveil. Même si l'aide qui entrait était insuffisante - très insuffisante - c'était déjà quelque chose. Le prix des aliments s'est stabilisé. Les supermarchés ont rouvert. Les boulangeries ont recommencé à fonctionner. Beaucoup de gens sont retournés chez eux ou ce qu'il en restait, essayant de réparer et de reconstruire, à leur modeste échelle. »

Pendant ce temps, les agences humanitaires ont pu mener des opérations appuyées par l'entrée de plus de 4 000 camions par semaine à Gaza, bien que les autorités israéliennes n'aient initialement que partiellement ouvert les points de passage et aient refusé l’entrée de nombreux matériaux de reconstruction urgents. Oxfam a apporté une aide essentielle à près de 200 000 personnes.

La reprise des bombardements israéliens de zones résidentielles, y compris à Jabalia et Khan Younès, a tué près de 700 personnes, dont au moins 200 enfants depuis le 18 mars. De nouveaux ordres de déplacement forcé ont été émis, contraignant environ 120 000 Palestiniens à fuir. Ces ordres d’évacuation concernent plus de 37 % de la superficie de Gaza. Ces déplacements ont provoqué à nouveau panique et chaos car aucun endroit n'est sûr à Gaza.


Aide entravée à Gaza 

Oxfam affirme que ses opérations humanitaires sont gravement entravées par l'absence de garanties de sécurité pour ses équipes humanitaires circulant à Gaza. Nos stocks de colis alimentaires sont appauvris. De plus, les autorités israéliennes ont refusé à Oxfam l'envoi de six unités de dessalement et sept camions d'infrastructures d'eau et d'assainissement, alors que 85 % des installations en eau ont été détruites par les bombardements israéliens.
Oxfam et ses partenaires assurent des opérations de distribution d'eau à travers la bande de Gaza et maintiennent certains programmes d'aide, tels que les transferts monétaires, malgré les risques extrêmes auxquels sont confrontés tous les travailleurs humanitaires.
« Depuis 535 jours, Israël utilise l’aide humanitaire comme arme de guerre, infligeant une punition collective à la population de Gaza. Le blocage de la nourriture, de l'eau, du carburant et de l'électricité constitue un crime de guerre et un crime contre l'humanité. Une grande partie de la communauté internationale est complice par son silence et son inaction. », affirme Bushra Khalidi. 
Oxfam appelle au rétablissement du cessez-le-feu et à la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens détenus illégalement. Israël doit autoriser dès à présent l'acheminement sans restriction de l'aide humanitaire à grande échelle. Oxfam appelle les gouvernements qui continuent de vendre des armes à Israël ou de mettre leurs (aéro)ports à disposition pour leur livraison à cesser de le faire.

Notes aux rédactions 


•    Oxfam travaille avec 19 organisations partenaires dans la bande de Gaza. Entre le 20 janvier et le 28 février 2025, Oxfam a apporté une aide à 181 622 personnes, fournissant des services d'eau et d'assainissement, des réparations et reconstructions, une aide en espèces, ainsi que des distributions de colis alimentaires et d'intrants agricoles essentiels.
•    Depuis la reprise des frappes aériennes israéliennes le 18 mars, les déplacements du personnel d'Oxfam sont sévèrement limités. Malgré ces restrictions, Oxfam continue d'assurer des distributions d'eau et des aides en espèces dans des conditions extrêmement dangereuses.
•    Selon le ministère palestinien de la Santé (données du 24 mars, 11h), le nombre de victimes continue d'augmenter, idem au sujet du taux de mortalité qui est lui rapporté par l’Unicef à la date du 21 mars.  
•    Depuis le 2 mars, les autorités israéliennes ont réimposé un blocus total sur Gaza, empêchant l'entrée de toute aide humanitaire, y compris nourriture, eau, médicaments et carburant.
•    Le 10 mars, Israël a coupé l'alimentation électrique de la seule usine de dessalement opérationnelle à Gaza. 
•    Selon les données du Programme alimentaire mondial (PAM), plus d'un million de personnes risquent de ne plus recevoir d'aide alimentaire en mars en raison des restrictions d'approvisionnement.
•    L'Autorité palestinienne de l'eau estime que 85 % des infrastructures hydriques et sanitaires de la bande de Gaza ont été détruites par les bombardements israéliens.
•    Durant la période de cessez-le-feu de 42 jours, 4 000 camions par semaine ont été autorisés à entrer à Gaza, permettant la vaccination contre la polio de 600 000 personnes et l'accompagnement de 5 000 accouchements.
•    Une mission inter-agences à Khan Younès a constaté la destruction massive des terres agricoles : 1 400 dounams de champs, 150 serres et 90 élevages de volaille ont été détruits.
•    L'inflation galopante a entraîné une hausse de plus de 200 % du prix de certains fruits et légumes.
•    Le PAM dispose de 63 000 tonnes métriques de nourriture stockées ou en transit dans la région, mais leur entrée dans Gaza dépend des autorisations israéliennes.
 

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Soutenez Oxfam à Gaza

Oxfam apporte une aide humanitaire dans la bande de Gaza constituée notamment de colis alimentaires, d’unités de désalinisation de l’eau, de bouteilles d’eau, de stations de lavage des mains, de couvertures, de lits, de kits médicaux, de kits pour femmes enceintes et allaitantes, de dispositifs pour les personnes handicapées ou encore de distributions de cash. 

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