Communiqué de presse25 octobre 2022

Oxfam alerte sur une hausse du nombre de foyers de choléra au Liban

Nous sommes dans une course contre la montre pour freiner la propagation du choléra, avertit Oxfam au Liban aujourd’hui. D’après l’ONG, cette vague de choléra, la première depuis 1993, constitue une menace pour des centaines de milliers de personnes vivant dans des zones dépourvues d’eau potable et de réseaux d’assainissement adaptés.

Un bilan publié par le ministère de la Santé hier soir porte le total des contaminations à 287. Onze décès ont également été confirmés, dont un garçon de cinq mois. Les foyers ont été identifiés dans le nord du pays, principalement dans les gouvernorats du Liban-Nord, de l’Akkar et de Baalbek. Les contaminations semblent se propager à un rythme alarmant : 48 nouveaux cas de choléra ont été recensés au Liban en 24h.

Une course contre la montre

Bojan Kolundzija, directeur d'Oxfam au Liban, a déclaré : « Nous sommes dans une course contre la montre. Il est désormais crucial que les habitants des zones touchées reçoivent des informations adéquates sur la manière de se protéger du choléra. En raison des multiples crises auxquelles le pays est confronté, les infrastructures d'eau et d'assainissement se sont effondrées. Les services de santé publique, notamment les hôpitaux, subissent également une forte pression dans des districts déjà surchargés ».

Oxfam, en collaboration avec ses organisations partenaires libanaises, est déjà venue en aide à 5 000 personnes et se prépare à aider 100 000 personnes dans les gouvernorats du Liban-Nord et de Baalbek au cours des six prochains mois en menant des actions de sensibilisation pour prévenir la propagation du choléra, en effectuant des réparations sur les installations sanitaires, en procédant à davantage d'analyses de l'eau et en distribuant des kits d'hygiène. D’après Oxfam, la maladie menace de se propager principalement au sein des communautés de personnes réfugiées et celles en situation de pauvreté qui n'ont que peu ou pas d'accès à l'eau potable et à l'assainissement.

Les crises se superposent

Le Liban est toujours aux prises avec une crise économique persistante. Le coût de la vie continue d'augmenter dans un pays où plus de 50 % de la population vit dans la pauvreté. De plus, Beyrouth ne s'est pas encore remise de l'explosion qui a détruit plus de la moitié de la ville en août 2020.

Pour Bojan Kolundzija, cette nouvelle urgence humanitaire est très inquiétante pour un pays qui connaît déjà de terribles difficultés : « Les crises continuent de s'accumuler et les services publics de se détériorer. Le manque d'électricité, d'eau potable et d'installations sanitaires adéquates permet au choléra de se propager rapidement parmi une population déjà très durement éprouvée par la pire crise économique de son histoire ainsi qu'une inflation persistante. L’arrivée du choléra fait courir un très grand risque aux plus vulnérables. Il est donc urgent de dégager davantage de ressources pour soutenir les établissements de santé et assurer un meilleur fonctionnement des installations d'approvisionnement en eau et d'assainissement, afin de pouvoir étouffer cette épidémie le plus rapidement possible ».

Droite