Le commerce équitable, pierre angulaire d'une société durable
Le commerce équitable est la clé du développement durable. Pour Oxfam, il est donc indissociable d’une économie juste. Tous les producteurs et productrices, partout dans le monde, doivent pouvoir bénéficier d’une réelle chance équitable sur le marché international. C’est pourquoi nous tentons, à travers des actions stratégiques et diverses études, d'inciter le monde politique à agir davantage pour un commerce équitable et durable. Nous plaidons pour une amélioration de la législation relative à la concentration des pouvoirs, aux pratiques commerciales déloyales, aux droits humains et lois environnementales (HREDD, Human Rights and Environmental Due Diligence) et à l’agriculture durable.
Comment Oxfam veut faire du commerce équitable la norme
Ce que vous voyez, ce sont les produits – dans les magasins du monde, dans les supermarchés. Ces produits sont la preuve que le commerce équitable est possible. Et nous en sommes des pionniers depuis 1971 : le premier café équitable sur le marché belge était celui importé de Tanzanie par Oxfam.
En coulisses, nous agissons pour le commerce équitable à différents niveaux. Via :
Le partenariat
Nous donnons plus de force aux organisations de producteurs, pour qu’elles puissent se tailler une véritable place sur le marché.
des études
Nous rédigeons et analysons des études et des rapports sur différents thèmes d’expertise, comme l’exploitation dans les chaînes alimentaires, la concentration des pouvoirs, l’agriculture durable, etc.
du Lobbying
Nous communiquons de manière ciblée avec les organismes et les individus ayant une influence sur la politique commerciale nationale et internationale. Dans la mesure du possible, en collaboration avec d'autres.
Le café équitable
Les producteurs de café de Muungano (Kivu, Congo) investissent la prime fair trade dans des interventions durables qui profitent à toute la communauté et à l'environnement. Par exemple, ils sont passés à l'agriculture biologique et ont appliqué des techniques agro-écologiques : le sol est maintenu sain et solide et le caféier bénéficie d'une protection supplémentaire. Ceci est possible grâce à la plantation d'arbres et d'arbustes indigènes. Les femmes ont un bon rôle dans l'ensemble du processus de production. La coopérative a déjà utilisé la prime du commerce équitable pour la construction d'une école et d'un centre de santé.
Le commerce comme levier de développement durable
Nous connaissons actuellement une croissance économique impressionnante, catalysée par la mondialisation. Le marché mondial et le libre-échange donnent l’impression que les frontières ont disparu et que chacun·e peut être un·e citoyen·ne prospère avec un revenu décent.
Mais ce n’est malheureusement qu’une impression.
La pauvreté reste un problème majeur. Plus de 800 millions de personnes souffrent encore de la faim et les inégalités se creusent constamment.
Quelque chose ne va clairement pas dans le fonctionnement du commerce. Les acheteurs et transformateurs sont nombreux à privilégier les bénéfices avant tout, tout en réduisant les coûts. Ils n’offrent pas une rémunération juste aux petit·s producteur·rices (et autres salarié·es de la chaîne) et n’ont aucune considération pour leur santé, leurs droits ou l’environnement.
Les acheteurs, transformateurs et distributeurs ont un ascendant énorme sur les cultivateurs et cultivatrices. Aujourd’hui, les trois quarts de l’alimentation mondiale sont aux mains de moins de 500 entreprises. Les méga fusions dans les secteurs des semences, des engrais, de l’agrochimie, de la biotechnologie et de l’ingénierie mécanique créent une concentration des pouvoirs. Par conséquent, l’agriculture indépendante devient de plus en plus compliquée. Les conditions et les prix sont dictés par une poignée de puissantes entreprises de grande envergure.
Exemple : la chaîne d’approvisionnement du cacao
Le chocolat représente un marché colossal. Et le cacao, son ingrédient principal, ne pousse qu’autour de l’équateur. Les cacaoculteurs.trices des pays comme la Côte d’Ivoire et le Ghana ont une mine d’or entre les mains. C’est en tout cas ce qu'on pourrait penser. Pourtant, le travail des enfants, la déforestation et la pauvreté extrême restent des problèmes tenaces inhérents à la production de cacao.
L’union fait la force : les coopératives
Face aux grands acheteurs et transformateurs, les petits producteurs sont impuissants, tant économiquement que politiquement. En s’organisant, les cultivateurs et cultivatrices peuvent accomplir bien plus ensemble que seuls. Rassemblés en coopératives, ils peuvent partager les risques, consolider leur position de négociation et investir dans des projets sociaux.
Nous aidons les producteur·rices dans l’élaboration de plans de développement commercial et l’amélioration de leurs produits. Et nous investissons dans des formations leur permettant de mieux gérer leur organisation. Toujours en agissant selon les 10 principes du commerce équitable.
En parallèle, nous réclamons des cadres juridiques pour protéger les producteurs et des procédures pour faire respecter leurs droits.
Vers une politique commerciale alternative
Les entreprises et les gouvernements détiennent les clés d'un système commercial juste et transparent. Mais les gouvernements renvoient la balle aux entreprises, qui ne sont pas promptes à prendre leurs responsabilités. C’est pourquoi nous mettons la pression sur l’ensemble de la chaîne, afin que les politiques fassent du commerce équitable la norme et non plus l’exception. Pour y parvenir, nous nous joignons notamment aux démarches pour une loi européenne sur le devoir de diligence : une loi contraignant les entreprises à respecter les droits humains, les droits des travailleurs et les lois environnementales tout au long de leurs chaînes – du cultivateur au producteur et au consommateur.
Acheter local ou équitable ?
Si vous vous souciez de votre impact écologique, vous vous êtes assurément déjà posé la question : mieux vaut-il opter pour le commerce local ou équitable ?