Communiqué de presse26 janvier 2025

Des centaines de milliers de personnes fuient la reprise des combats dans le Nord-Kivu, mettant à rude épreuve les efforts humanitaires

La reprise des combats autour de la capitale du Nord-Kivu, Goma, en République démocratique du Congo (RDC), a entraîné une escalade catastrophique de la crise humanitaire, forçant des centaines de milliers de personnes - dont beaucoup avaient déjà subi de multiples déplacements - à fuir une fois de plus pour se mettre à l'abri, alerte Oxfam. 

Alors que la violence s'intensifie, des familles ont cherché refuge dans des écoles et des églises de Goma, où elles sont confrontées à des abris inadéquats et à l'absence de services essentiels et d'aide humanitaire.

« Des centaines de milliers de personnes ont été forcées de laisser derrière elles le peu qu'elles avaient réussi à sauver sur les sites de déplacement », a déclaré Manenji Mangundu, directeur national d'Oxfam en RDC.

« Beaucoup cherchent refuge dans des églises, des écoles et d'autres abris de fortune à Goma, qui sont loin d'être sûrs ou adéquats. Les besoins les plus élémentaires pour la survie - nourriture, eau potable, soins médicaux, couvertures et protection - sont insuffisants et l'aide humanitaire ne leur parvient pas encore. 

Les tirs d'artillerie dans les zones abritant déjà des familles déplacées ont semé la panique parmi elles, vidant presque l'un des sites de déplacement autour de Goma où se réfugient 600 000 personnes déplacées. 178 000 autres personnes ont fui les récents affrontements à l'extérieur de Goma.

Des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants ont fui vers le centre urbain de Goma, où les infrastructures locales ne peuvent répondre à leurs besoins.

Les populations déplacées à Goma sont aujourd'hui confrontées à des conditions désastreuses qui menacent leur santé, leur sécurité et leur bien-être.  Sans abri adéquat et sans accès aux ressources essentielles, le risque d'épidémies, y compris le virus Mpox qui a déjà fait d'innombrables victimes dans le pays, aggrave encore leur traumatisme.

« Chaque jour, la situation s'aggrave. Nous constatons directement l'impact dévastateur de ce conflit sur les communautés vulnérables. Certaines de ces familles ont été déplacées pour la septième fois, sans aucune ressource, ni soutien. Cette situation est insoutenable », a déclaré M. Mangundu.

L'aggravation de la crise humanitaire survient alors que le président américain Trump, qui vient de prêter serment, a annoncé une suspension de l’aide au développement à l'étranger de 90 jours. Cette politique pourrait avoir des implications significatives pour un pays comme la RDC qui est aux prises avec une escalade de la faim et des besoins de déplacement.

Oxfam s'efforce de fournir de l'eau potable aux populations, mais l'ampleur des besoins dépasse largement la capacité de réponse et l'aggravation de l'insécurité rend difficile l'accès à toutes les personnes touchées. L'organisation appelle à une aide internationale immédiate afin que ces familles vulnérables ne soient pas laissées pour compte.

Notes aux rédactions

  • Selon les chiffres officiels, au 31 mars 2024, quelque 2,67 millions de personnes étaient déplacées dans le Nord-Kivu, dont environ 600 000 à Goma et dans ses environs.
  • Selon les estimations faites par les acteurs humanitaires lors d'une réunion de crise tenue le 20 janvier à Minova, plus de 178 000 personnes seraient nouvellement déplacées dans la région entre le 4 et le 20 janvier 2025 en raison des récents affrontements.
  • La RDC continue de lutter contre les effets dévastateurs de l'épidémie de Mpox, qui a fait des victimes et mis à rude épreuve un système de santé déjà fragile.

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