50 jaar eerlijke handel
Actualité13 janvier 2022

50 ans de lutte pour le commerce équitable

Depuis 50 ans, Oxfam dénonce les injustices du commerce international. En 1971, nous avons introduit le café équitable dans notre premier magasin. Depuis, nous commercialisons 206* produits équitables en Belgique, mais le commerce équitable reste plus une niche que la norme. Les responsables politiques et les grandes entreprises sont à la traîne dans ce domaine. Pourtant, le commerce équitable impacte directement et positivement des milliers de personnes dans le monde.

Les premiers bénévoles belges des magasins d’Oxfam faisaient partie d'un vaste mouvement international créé au Royaume-Uni. En commercialisant des produits équitables, ils ont montré à quel point les modèles commerciaux dominants étaient déséquilibrés et imparfaits d’un point de vue structurel. Il s’agissait d’une déclaration politique incontournable contre l’ordre établi. Son slogan ? Trade, not aid. Il a été reconnu en 1965 et repris par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Tout a commencé avec du café et du sucre

Le café et le sucre de canne ont été les premiers produits du commerce équitable à être commercialisés en 1971. Leur vente poursuivait deux objectifs : générer davantage de revenus pour les producteurs et attirer l'attention sur leur situation déplorable dans les chaînes commerciales conventionnelles. Ce sont encore nos objectifs aujourd’hui. Un bel exemple est notre projet de coopération en Côte d'Ivoire avec la coopérative de cacao CPR Canaan : outre la prime du commerce équitable, les producteurs et les productrices reçoivent directement une prime supplémentaire. Celle-ci est investie dans des activités durables au profit de la coopérative. De cette façon, leur revenu leur permet de vivre et non pas de survivre. D’un seul élan, nous avons donc attiré l’attention des responsables politiques sur la nécessité d’un revenu décent.

En partenariat avec une coalition de la société civile, nous œuvrons également en faveur d’une législation sur le devoir de diligence qui oblige les entreprises à prendre des mesures bienveillantes à l’égard des individus et de l’environnement tout au long de leur chaîne de production. Trop souvent, des entreprises produisent délibérément dans des pays à bas salaires afin de contourner les lois sur les droits humains et les dommages environnementaux. Elles y parviennent car il n’existe aucun cadre juridique en la matière.

Fair trade is naast een betere prijs voor de producenten, ook een aanklacht tegen oneerlijke handel.

TROIS QUARTS DES BELGES APPROUVENT

Nos efforts constants pour commercialiser des produits équitables en Belgique ont incité un nombre croissant de Belges à choisir de plus en plus des produits issus du commerce équitable**. Par conséquent, la prime de développement générée par la vente de produits du commerce équitable sur le marché belge a triplé en 10 ans.

Pendant le confinement, la vente de produits du commerce équitable a encore progressé, à tel point que Johan Vrancken, directeur général du bureau d'études Nielsen, parle d'un changement de comportement chez le consommateur belge : « Alors que les ventes de café ont augmenté de 19,8 % depuis le début du confinement, les ventes de café équitable ont progressé de 29,5 %. Nous observons la même tendance pour le thé et le chocolat. » ***

En outre, d’après un sondage d'opinion réalisé par Enabel en septembre dernier auprès de 1 515 Belges, plus de huit citoyen.ne.s sur dix sont favorables à une législation (européenne) sur le devoir de diligence.

fairtrade

Plus qu’un prix equitable

Le commerce équitable ne se limite pas à payer un prix équitable aux producteurs et aux productrices. Notre vision est plus large et nous adoptons une approche structurelle. Où se situe le problème et comment le résoudre ?  En créant une économie juste est au service de l'être humain, et non l'inverse.

Au service de l'être humain

L’économie doit rester dans les limites écologiques de notre planète, respecter les droits humains universels et garantir l’accès à des mesures sociales de base (nourriture, eau, santé, éducation, revenu,…) pour tout le monde. À cet effet, nous privilégions la collaboration avec des coopératives organisées démocratiquement. En effet, elles tiennent compte des personnes, de leurs besoins et de leurs droits. De plus, elles n’ont pas d’effet délétère sur l'environnement.

Agriculture durable

La crise climatique influence négativement l'agriculture et les récoltes. Inversement, l'industrialisation du secteur agricole et alimentaire va de pair avec la déforestation et l'utilisation de pesticides, ce qui est désastreux pour le climat. Voilà pourquoi Oxfam investit dans des pratiques agro-écologiques capables de nourrir le monde de manière durable sans épuiser la terre. Par exemple, la coopérative congolaise de café Muungano est passée à l'agriculture biologique avec des techniques agro-écologiques qui empêchent notamment l'érosion des sols.

Grâce à la prime du commerce équitable, Mungaano a également pu acheter une nouvelle installation de lavage pour ses grains de café. « Auparavant, nous devions louer de vieilles installations de lavage qui étaient très chronophages », explique le directeur Daniel Habamungo. « L’argent que nous économisons grâce à cette installation, nous l’investissons dans la coopérative. En outre, elle améliore la qualité de nos grains de café. »

L’exemple venu des femmes

À l’échelle internationale, ce sont les femmes qui assurent 60 à 80 % de la production alimentaire locale. Toutefois, en temps de crise, par exemple lorsque la récolte est mauvaise en raison du changement climatique, elles sont les premières à souffrir de la faim. La cause réside dans les systèmes discriminatoires et patriarcaux de nombreuses communautés agricoles. La coopérative de cacao ivoirienne CPR Canaan adopte une approche différente. Les femmes y jouent un rôle de premier plan, assurent la diversification des cultures et gèrent la caisse d'épargne.

50 ans et  plus de 200 produits commercialisés plus tard, le commerce équitable reste l'un des piliers de nos activités. Nous soutenons ainsi des personnes qui se battent chaque jour pour un revenu équitable et pour vivre décemment plutôt que de devoir lutter pour leur survie. Vous pouvez nous soutenir de plusieurs manières, notamment en achetant un produit issu du commerce équitable.

*Le nombre de produits issus du commerce équitable évolue chaque année.
**Une étude de Fairtrade Belgium de 2019 montre que plus de trois quarts des Belges achètent des produits certifiés. En outre, 70 % d'entre eux souhaitent trouver un plus large assortiment de produits équitables dans les magasins.
***Source : De Morgen du 8 mai 2020.

Des prix plus élevés rendent la situation beaucoup plus supportable.

Cuba et la Palestine sont ‘confinées’ depuis des décennies. En raison de circonstances politiques et du labyrinthe de règles commerciales internationales, ces pays n'ont que peu, voire aucun, accès au marché international. Cuba fait face à un embargo commercial, l'accès de la Palestine aux ports dépend du bon vouloir d'Israël et leurs terres agricoles se trouvent en territoire occupé.

« La valeur ajoutée du commerce équitable réside principalement dans les prix plus élevés que les agriculteurs reçoivent pour leurs marchandises et dans la prime du commerce équitable. En raison des barrières commerciales imposées à Cuba et à la Palestine, tous les coûts s’envolent, mais l’augmentation des prix permet de supporter plus facilement ces coûts pour les coopératives et les agriculteurs. »

« Les primes ont permis aux agriculteurs palestiniens de la coopérative Farkha de contracter un emprunt commun avec trois autres coopératives, avec lequel ils ont pu acheter une presse pour produire de l’huile d’olive. La vente de dattes, d'huile d'olive et de couscous maftoul issus du commerce équitable permet à la coopérative Al Reef de percevoir chaque année environ 200 000 USD de revenus grâce aux primes du commerce équitable. À Cuba, nous résistons obstinément à l'embargo commercial qui n’est pour nous qu’une difficulté supplémentaire ! »

Marion Meyvis

Responsable de l'Assortiment chez Oxfam Fair Trade

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