Le taux de mortalité quotidien à Gaza est plus élevé que dans tout autre conflit majeur du 21e siècle

En outre, plus de 1 200 personnes ont été tuées lors des terribles attaques menées par le Hamas et d'autres groupes armés en Israël le 7 octobre, et 330 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie. 

Sally Abi Khalil, directrice régionale d'Oxfam pour le Moyen-Orient a déclaré : « L'ampleur et les atrocités qu'Israël fait endurer à Gaza sont vraiment terrifiantes. Depuis 100 jours, les habitants de Gaza vivent un véritable enfer. Aucun endroit n'est sûr et l'ensemble de la population est menacée de famine. »

« Il est inimaginable que la communauté internationale regarde se dérouler le conflit le plus meurtrier du 21e siècle, tout en rejetant continuellement les appels au cessez-le-feu. »

Sur la base de données accessibles au public, Oxfam a calculé que le nombre moyen de décès par jour à Gaza est nettement supérieur à celui de n'importe quel conflit armé majeur récent, y compris la Syrie (96,5 décès par jour), le Soudan (51,6), l'Irak (50,8), l'Ukraine (43,9), l'Afghanistan (23,8) et le Yémen (15,8).

Oxfam met également en garde contre la menace massive que représentent la faim et les maladies pour la santé des populations, au-delà des victimes directes du conflit. L'arrivée d'un temps froid et humide rend la situation encore plus critique, avec une pénurie de couvertures, l'absence de combustible pour les appareils de chauffage et l'absence d'eau chaude. L'une des organisations partenaires d'Oxfam, Palestinian Agricultural Relief Committees (PARC), a décrit la situation des personnes vivant dans des tentes comme "pire que tout ce que l'on peut imaginer", les abris de fortune laissant passer la pluie, étant emportés par le vent et les habitants ayant recours à des solutions désespérées comme la vente de précieuses réserves de nourriture ou d'eau afin d'obtenir une simple couverture.  

Mutaz, un ingénieur qui a été déplacé à Al-Mawasi avec sa famille, a déclaré : « La pluie tombait de tous les côtés de la tente. Nous avons dû dormir allongés sur le sac de farine pour le protéger de la pluie. Ma femme et trois de mes filles utilisent une seule couverture pour la nuit. Il y a des couvertures à partager seulement pour quatre personnes. Nous n'avons rien. »

« En début de semaine, un camp de Jabaliya a été inondé d'eaux usées lorsque des canalisations et une station de pompage ont été endommagées par des frappes aériennes israéliennes. Le manque d'eau potable et d'installations sanitaires adéquates représente un risque énorme pour la santé. Les cas de diarrhée sont 40 fois plus nombreux que l'année dernière à la même époque, même si, en réalité, le nombre de cas est probablement beaucoup plus élevé.

Sally Abi Khalil a déclaré "Alors que les attaques de masse se poursuivent, des vies continuent d'être perdues et des fournitures essentielles ne peuvent pas être acheminées. Le blocus total de la bande de Gaza imposé par Israël restreint l'aide vitale, notamment la nourriture, les fournitures médicales, l'eau et les installations sanitaires. 

En plus du bilan déjà effroyable, de nombreuses autres personnes pourraient mourir de faim, de maladies évitables, de diarrhée et de froid. La situation est particulièrement préoccupante pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies. 

« Le seul moyen de mettre fin à l'effusion de sang et d'éviter que de nombreuses autres vies ne soient perdues est d'instaurer un cessez-le-feu immédiat, de libérer les otages et de permettre l'acheminement d'une aide cruciale.

La Cour internationale de justice des Nations unies tient aujourd'hui une audience sur la légalité de l'assaut prolongé d'Israël sur Gaza et pourrait émettre une ordonnance d'urgence pour la suspension de la campagne militaire israélienne. Oxfam soutient tous les efforts visant à enquêter sur les attaques de masse et les violations des droits humains et à y remédier, quel qu'en soit le responsable. Oxfam Belgique appelle l'Open VLD et le MR à rejoindre les autres partis de la coalition gouvernementale en soutenant l'enquête de la CIJ.

Notes aux rédactions

Les chiffres sont basés sur les conflits pour lesquels des données sont disponibles. Les autres conflits pour lesquels il n'y a pas de données n'ont pas été inclus.  

• Les statistiques sur les décès par jour sont basées sur les décès de civils et de combattants.  
• Selon l'UNOCHA, 23 074 décès ont été signalés à Gaza entre le 7 octobre 23 et le 7 janvier 24, soit une moyenne de 250,8 par jour, et 330 décès ont été enregistrés jusqu'à présent en Cisjordanie.   
• Statistiques de décès par jour pour l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie et le Yémen tirées de : Human Cost of Post-9/11 Wars : Direct War Deaths in Major War Zones, Afghanistan (octobre 2001 - octobre 2019) ; Irak (mars 2003 - octobre 2019) ; Syrie (septembre 2014 - octobre 2019) ; Yémen (octobre 2002 - octobre 2019) ; et autres. Neta C. Crawford et Catherine Lutz, 13 novembre 2019. 
• Sources des statistiques sur l'Ukraine : HCDH DE L'ONU. La source pour les pertes de combattants depuis février 2022 est https://theloop.ecpr.eu/estimating-troop-losses-on-both-sides-in-the-russia-ukraine-war/  ; https://www.reuters.com/world/europe/ukrainian-group-says-more-than-30000-troops-have-died-russias-invasion-2023-11-15/. Ces chiffres sont les meilleures estimations disponibles. 
• Chiffres concernant le Soudan provenant de l'UNOCHA (15 avril - 7 décembre 2023).  
• Selon l'UNRWA, plus d'un million de personnes ont fui vers le gouvernorat de Rafah.  
• Selon le Cluster Sécurité alimentaire, l'aide alimentaire humanitaire ne couvre que 10% des besoins hebdomadaires, alors que 2,2 millions de personnes ont besoin de nourriture chaque jour. 
• Selon le rapport quotidien du Centre conjoint d'opérations humanitaires (JHOC) du 9 janvier 2023, le nombre de cas de diarrhée aqueuse aiguë à Gaza est 40 fois supérieur à celui de la même période de l'année dernière, mais on s'attend à ce qu'il soit plus élevé en raison du manque de données provenant des zones non accessibles.