Le conflit au Tigré provoque une famine
Les combats dans la région du Tigré (Ethiopie), combinés à la pandémie, la sécheresse et des invasions récurrentes de criquets, ont des conséquences désastreuses pour la population civile. Plus de 5 millions de personnes – soit 90% de la population de cette région – ont urgemment besoin d’une aide humanitaire. 350.000 sont menacées par la famine.
Le conflit du Tigré a éclaté lorsque des groupes rebelles ont refusé le processus de centralisation entamé par le gouvernement éthiopien, et pris les armes face à l’armée régulière en novembre 2020. Face à la spirale de violence, des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur habitation.
Une population déjà affaiblie par la sécheresse, les invasions de criquets et la pandémie
Fantu Gezay (nom d’emprunt) habitait Raya Azebo Woreda, un petit village du Tigré. Avant que le conflit n’éclate, elle vivait notamment du revenu de la location à des paysan.ne.s de deux hectares de terre en sa possession.
Les combats ont commencé juste au moment où les paysans allaient récolter le peu de céréales que les criquets-pèlerins n’avaient pas dévorés. Nous avons tous dû fuir et ce qui restait de teff et de maïs dans les champs a été détruit par la guerre.
Que fait Oxfam au Tigré ?
Oxfam est présente en Éthiopie depuis les années 1970. Cet ancrage et les nombreux partenariats avec des organisations locales nous permettent de répondre à l’urgence en cours.
Nous déployons au Tigré et dans les régions voisine notre longue expérience en hygiène et en accès à l’eau et à la nourriture.
Concrètement, nous procédons à des distributions de colis alimentaire, d’eau potable et de kits d’hygiène.
Nous construisons aussi des équipements indispensables à la prévention des maladies, comme des latrines et autres installations sanitaires. Actuellement nous avons déjà aidé près de 60.000 personnes. Notre objectif est d’atteindre rapidement un total de 225.000 personnes.
Une situation humanitaire catastrophique qui s'aggrave
Dans la région du Tigré, les paysan.ne.s aussi ont dû fuir. Ils ont perdu leur récolte, leurs semences, leur bétail et leurs outils. Conséquence directe : la production de nourriture est quasiment à l’arrêt, et des centaines de milliers de personnes sont poussées vers la faim.
Plus de 350.000 personnes vivent désormais dans des conditions proches de la famine. C’est le chiffre le plus élevé atteint lors d’une crise humanitaire depuis la famine de 2011-2012 en Somalie . Et il devrait dépasser les 400.000 fin juillet si la situation ne s’améliore pas.