Financements climat à Bakou : la COP29 peut faire mieux que des « promesses sans lendemain », d’après Oxfam
En réponse au dernier projet d’accord de 10 pages portant sur les financements climat posé sur la table de la COP29 par la présidence azerbaïdjanaise ce jeudi, Safa' Al Jayoussi, responsable du plaidoyer sur la justice climatique chez Oxfam International, a déclaré :
« La justice climatique est un droit fondamental. La COP29 ne peut pas se contenter de faire des promesses sans lendemain.
« Les pays riches ont passé des décennies à retarder et à bloquer de véritables progrès en matière de financement climatique. Par conséquent, les pays du Sud global subissent les conséquences les plus catastrophiques d’une crise climatique qu'ils n'ont pas provoquée.
« Le projet de texte omet un engagement public et clair en faveur d’un nouvel objectif en matière de financements climat, c’était pourtant supposé être un élément crucial de cette COP, cette ‘omission’ est scandaleuse.
« Les pays riches, qui sont les principaux responsables du chaos climatique dans lequel nous nous trouvons, ont une dette annuelle à l’égard des pays à faible revenu que nous évaluons à 5 000 milliards de dollars. Ce montant doit servir à l’atténuation du changement climatique, permettre aux populations de s’adapter à ses effets et de financer le fonds des pertes et des préjudices, c’est-à-dire la réparation des impacts du changement climatique qui ne sont pas ou ne peuvent pas être évités par les efforts d’adaptation.
« Si la COP29 n’est pas capable de délivrer un texte ambitieux sur ce volet, ce sera un échec.
« Il ne s'agit pas de charité, mais d'une obligation établie par le droit international. Le montant demandé est le strict minimum nécessaire pour protéger les communautés qui sont en première ligne des effets dévastateurs de la crise climatique et leur permettre de se reconstruire après les catastrophes, et assurer leur juste transition vers un avenir durable.
« Les prochains jours feront office de test de crédibilité pour ces négociations climatiques et pour la COP elle-même. On n’a plus le temps de tergiverser. Si les pays riches ne tiennent pas leurs promesses, ils entreront dans l'histoire comme les leaders qui ont fait passer le profit avant la planète, au détriment des populations, et manqué de courage.
Notes aux rédactions
- Les pays riches continuent de faire la sourde oreille aux appels à refinancer les réparations climatiques. Les activistes du climat demandent aux pays riches de fournir au moins 5 000 milliards de dollars par an de fonds publics aux pays du Sud global.
- Alba Saray Pérez Terán, chargée de plaidoyer chez Oxfam Belgique, se trouve à Bakou et est disponible pour des interviews.