Soutenir les femmes dans le secteur agricole en Sierra Leone
Dans le cadre du projet « Stimuler et diversifier la production agricole en Sierra Leone », Oxfam soutient les agricultrices de l’association FEMINET. Ces femmes jouent un rôle central dans leur communauté en s’entraidant et en devenant un modèle d’inspiration.
Malgré la richesse en minerais de la Sierra Leone, l’agriculture reste la pierre angulaire de l’économie. Le secteur de l'agriculture emploie 70% de la population. Cependant, la production agricole et animale a été perturbée par près d'une décennie de guerre dans les années 1990. Lorsque les armes se sont tues, la plupart des exploitations agricoles étaient dévastées. Face à la baisse du nombre d'animaux et à la chute des rendements agricoles, la faim est devenue chronique. Dans ce contexte difficile, la crise climatique ralentit encore le redressement de l’agriculture car les pluies imprévisibles génèrent à la fois des inondations et des sécheresses.
Stimuler et diversifier la production agricole
Le projet s’inscrit dans la lutte d’Oxfam pour développer des systèmes alimentaires durables, en particulier dans les régions les plus touchées par la crise climatique.
Depuis 2019, grâce, entre autres, au soutien de nos donateurs et donatrices, Oxfam et ses partenaires sierra-léonais (Child Fund, Sierra Leone Animal Welfare Society et Mopanda) travaillent avec des coopératives agricoles pour développer des compétences qui visent à augmenter le rendement des récoltes. L’objectif final est d'améliorer les revenus et les moyens de subsistance des agriculteur.trice.s
Le projet en Sierra Leone a démarré avec la formation à de nouvelles pratiques agricoles et la distribution de semences à haut rendement pour le manioc, le maïs et le gingembre. Il vise à atteindre 40 000 familles membres de coopératives agricoles dans sept districts du pays.
Les chiffres
DE LA POPULATION
FAMILLES
RENDEMENT
Les femmes au cœur de l' agriculture
L’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest s’appuie sur une forte main-d’œuvre féminine, les femmes s’occupant de la production, de la transformation et de la commercialisation. Toutefois, malgré leur contribution essentielle, la place des femmes est encore peu valorisée : elles perçoivent des revenus moindres et ont moins accès à des soutiens financiers (aides, crédits) et à la terre, elles sont plus exposées à la précarité et leur liberté d’action et de décision est aussi plus limitée.
Cette combinaison d’inégalités de genre décuple leur exposition aux effets de la crise climatique, qui met en péril leur principale source de revenus : l’agriculture.
La vision de Magdelene Bangura, présidente de FEMINET
« Je veux une usine pour nous aider à produire plus de gari et de farine de manioc, un centre de formation où les femmes pourront acquérir des compétences vitales, suivre des cours d’alphabétisation et apprendre comment se prendre en charge financièrement, sans dépendre d'un homme. »
L' histoire de FEMINET
L’histoire de Magdelene Bangura et de FEMINET illustre bien le rôle central que les femmes peuvent exercer pour une société plus égalitaire et plus juste. Magdalene créa le réseau FEMINET (Female Ministers Network) en 2017 à Port Loko pour encourager les femmes à s’entraider et lutter contre la pauvreté. En 2018, le groupe s'est lancé dans la culture d’arachides pour améliorer ses moyens de subsistance. Grâce au soutien d’Oxfam et de ses partenaires pour stimuler et diversifier leur production, les agricultrices ont pu acheter un champ de 5,6 hectares pour cultiver le manioc et apprendre de nouvelles techniques. Au lieu de vendre le manioc brut, elles travaillent ensemble pour transformer les racines en gari (semoule de manioc) pour la vente sur le marché.
Suite à la formation, l’association a décidé d’enrichir le gari avec du sucre, du sel, de l’acide folique et d'autres nutriments pour lutter contre la malnutrition. Un petit paquet de gari rapporte près de quatre fois plus que la vente des tubercules.
Aujourd’hui le groupe rassemble des jeunes femmes, des mères célibataires, des veuves et des personnes en situation de handicap - au total une centaine de femmes dont la majorité ne travaillaient pas avant de rejoindre FEMINET.