Le dividende des inégalités
Le dividende des inégalités
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Résumé du rapport
Le rapport "le Dividende des inégalités" examine la manière dont les inégalités se reproduisent de façon systémique en Belgique. L'étude se porte sur la façon dont la richesse créée au sein des entreprises est ensuite redistribuée (ou non) vers les salariés, les détenteurs de capitaux et la collectivité. Elle analyse également les 45 plus grandes entreprises de Belgique et calcule comment, en temps de crise, leurs actionnaires ont vu leurs dividendes augmenter de 23 % depuis 2017. Dans le même temps, le système fiscal favorise les individus les plus riches par rapport aux travailleurs et travailleuses.
Oxfam démontre que les marges des entreprises ont beaucoup plus contribué à l'inflation que les salaires
En Belgique, les marges des entreprises ont contribué deux fois plus à l’inflation en 2021 que les
augmentations de salaire. En 2022, la contribution des marges des entreprises à l’inflation était toujours
25% plus élevée que les salaires. Les marges bénéficiaires des entreprises atteignent des niveaux
historiques, elles ont plus augmenté en Belgique que dans les pays voisins et sont les plus élevées
depuis 20 ans. En 2024, la loi prévoit que les salariés pourront voir leurs salaires augmenter de… 0% (hors indexation).
Un non-sens alors même que la richesse créée par les salariés au sein des plus grandes entreprises
actives en Belgique ces six dernières années a augmenté de 45%. Sur la même période, les dépenses
par salariés de ces entreprises n’ont pourtant augmenté que de 13%.
La Belgique est un paradis fiscal pour les détenteurs de capitaux
Le système fiscal belge instaure une inégalité structurelle entre les personnes qui tirent des revenus
de leur travail et les personnes qui tirent des revenus uniquement de leurs investissements. La Belgique est le pays de l’OCDE où la différence de taxation entre les détenteurs de capitaux et les travailleurs est la plus grande. Un système inégal qui bénéficie aux plus aisés quand on sait que les 10% les plus riches de la population détiennent près de 80% des actions cotées en bourse. La Belgique prévoit en plus des régimes fiscaux favorables pour les versements de dividendes et lesrachats d’actions. Les dépenses fiscales de la Belgique en faveur des détenteurs de capitaux sont
ainsi équivalentes à 3% du PIB.
L’Etat subventionne massivement des entreprises très rentables
Les avantages fiscaux accordés aux grandes entreprises coûtent des millions chaque année, dont l’impact n’est pas évalué par les pouvoirs publics et dont l’efficience et l’efficacité font l’objet de critiques de la part du Bureau fédéral
du Plan, de la Commission européenne ou encore de l’OCDE. Le taux d’imposition moyen des entreprises pharmaceutiques variait seulement entre 1% et 2,15% durant la pandémie.
Recommandations pour une économie plus juste
- Oxfam demande aux différents partis politiques et au futur gouvernement de prendre des mesures ambitieuses pour assurer une juste répartition de la richesse, tant au sein des entreprises que dans la société.
- Sur le plan fiscal, réaffirmer la progressivité de l'impôt et instaurer une taxation cohérente des plus- values et des dividendes sont des mesures indispensables pour restaurer de l’équité fiscale.
- Enfin, l'adoption d'un modèle d'entreprise responsable et conscient des limites planétaires passe par la mise en œuvre ambitieuse d'une loi sur le devoir de vigilance, l’adoption d’un statut d’entreprise à mission et le développement de modèles de comptabilité extra-financière qui prennent en comptel'impact écologique des activités d'une entreprise.