Les Territoires palestiniens retiennent leur souffle face au coronavirus
Avec près de 500 cas déclarés et 4 décès, les territoires palestiniens occupés (Gaza, Cisjordanie et Jerusalem-Est) ne figurent pas en tête des pays les plus touchés. Mais dans ces zones surpeuplées, aux capacités médicales limitées, chaque nouveau cas fait craindre le pire. Si l’épidémie se répand, elle pourrait faire des milliers de victimes très rapidement.
Si le territoire a bien été mis sous ‘lockdown’ depuis mars, les conditions de vie compliquent énormément l’application des mesures de sécurité. À Gaza, la densité de population atteint plus de 4000 habitants au kilomètre carré. En comparaison, la Belgique en compte 215 et est déjà considérée comme densément peuplée.
Quand l’essentiel est un luxe
Les familles souvent nombreuses vivent dans de petits logements et se partagent des pièces minuscules. L’accès à l’eau propre ou même simplement aux produits d’hygiène de base comme le savon est un défi quotidien. Eilaf et son mari Ahmed connaissent malheureusement bien cette situation. Ils vivent avec leurs trois enfants dans une petite maison de Beit Lahia.
Nous n’avons accès à de l’eau chez nous que certains jours. Parfois, nous n’avons pas d’autre choix que d’aller en prendre dans un puits. Mais cette eau n’est pas propre. Elle contient des bactéries. Mes enfants sont régulièrement malades.
Eilaf, Beit Laita
L’accès aux hôpitaux est lui aussi problématique. Avec 1,3 lit pour 1000 habitants (contre 6,4 en Belgique), il serait impossible de faire face à un afflux de personnes infectées similaire à celui de la Belgique.
Un énorme impact économique
La ville de Bethlehem a été la première ville de Cisjordanie confrontée à des cas de coronavirus. Elle a été mise en confinement complet, ce qui a un impact considérable sur sa vie économique.
« Cette ville dépend majoritairement du tourisme. Des milliers de personnes ont perdu leur travail » explique Rahhal al Rahhal, collaborateur Oxfam. « La majorité d’entre elles n’a même pas les moyens d’acheter des produits d’hygiène – comme du savon – pour leur famille. »
Rahhal aide les bénévoles de l’association ‘Rural Woman Development Society’ dans la préparation de kits d’hygiène. Ils contiennent du savon et d’autres produits de bases, et seront distribués à des familles vulnérables dans la ville de Bethlehem et aux alentours.
Des actions similaires ont lieu dans de nombreuses autres villes et communautés de Gaza et de Cisjordanie. « Le support de la communauté internationale est crucial », conclut Rahhal. « Nous en avons besoin pour pouvoir continuer à soutenir les personnes vulnérables. »