Les principes féministes d’Oxfam
11 principes féministes nous guident dans notre travail avec des partenaires, dans le déploiement de nos programmes, nos actions humanitaires, nos campagnes et dans notre travail de plaidoyer. Ces principes ont été débattus au sein d’Oxfam Belgique et façonnent notre culture organisationnelle et nos comportements au travail
Partage des pouvoirs
Nous reconnaissons le pouvoir et les privilèges présents au sein de l’organisation, nous contestons les rapports de force déséquilibrés et nous mettons un point d’honneur à donner aux personnes des pays du Sud, et en particulier aux femmes et aux personnes d’identités de genre différentes militant pour l’égalité entre les genres, l’espace nécessaire pour leur permettre de s’engager.
Le privé est politique
Nous reconnaissons que la lutte contre le patriarcat, la suprématie blanche, le racisme, le néolibéralisme et le colonialisme dans leurs différentes expressions (abus de pouvoir, exclusion et oppression...) commence par un questionnement et une remise en question personnelle. Nous faisons tous et toutes partie de systèmes plus larges et nos croyances, actes, attitudes et comportements peuvent soit renforcer l’injustice soit faire progresser l’égalité. Les transformations sociales, institutionnelles et individuelles sont étroitement liées. Nous reconnaissons qu’il n’y a pas de problèmes privés.
Le féminisme est un mouvement local et mondial
Nous interprétons le(s) féminisme(s) comme un mouvement de résistance s’opposant au patriarcat et à ses différentes formes à travers le monde. Nous reconnaissons la diversité des acteurs et actrices féministes et l’importance pour nos actions et nos politiques de ne pas mettre en danger, dupliquer ni perdre de vue leur travail. Nous adoptons l’approche de la localisation et nous reconnaissons notre responsabilité en tant qu’acteur international plaidant pour mettre fin aux inégalités entre les genres.
Pas de travail sur ces questions sans la participation des principales/aux intéressé-e-s
Nous nous assurons de ne pas instrumentaliser (c’est-à-dire faire de la récupération dans notre propre intérêt) les questions liées aux droits des femmes et des communautés LGBTQ+. Avant tout, nous donnons l’opportunité à nos allié-e-s, aux femmes et aux personnes d’identités de genre différentes impacté-e-s par les programmes et campagnes que nous soutenons de participer entièrement et de manière directe aux décisions les concernant. Nous leur assurons aussi que nous faisons campagne pour des espaces dans lesquels elles/ils peuvent parler en leur propre nom.
Interagir avec les hommes et prendre en compte les masculinités
Le féminisme est un mouvement pour toutes et tous. Notre travail consiste à lutter contre les normes et structures fondées sur le genre, les privilèges masculins et la masculinité toxique. Bien que les femmes et les personnes d’identités de genre diverses restent les personnes les plus profondément impactées par le patriarcat, celui-ci peut aussi être nocif pour les hommes.
Il n’y a pas de justice économique, sociale et environnementale sans justice entre les genres
Pour éliminer toute forme d’exclusion et d’oppression, nous devons admettre que les progrès économiques et sociaux sont étroitement liés. Cela signifie qu’il faut repenser notre bien-être collectif en termes de droits positifs : une participation et une émancipation totales, ainsi qu’une reconnaissance complète des autres.
Diversité et inclusion, intégration transversale du genre et analyse intersectionnelle
Nous célébrons et encourageons la diversité, et nous luttons contre toute forme de discrimination interne ainsi qu’au sein des communautés avec lesquelles nous travaillons. Nous reconnaissons qu’aucun conflit ne porte sur une question unique et nous insistons sur l’égalité entre toutes les personnes. Être différent-e ne veut pas dire être inférieur-e à une autre personne. Nous croyons que des personnes de différents horizons apportent une certaine richesse au sein de notre organisation.
Sécurité
Nous croyons au droit à un environnement sûr pour toutes les personnes travaillant pour Oxfam et avec Oxfam. Cela veut dire que nous garantissons une sécurité à la fois physique et morale dans les espaces tangibles et virtuels, où le harcèlement, l’exploitation et les abus sexuels, ainsi que l’intimidation collective, le harcèlement moral et toute autre forme d’abus de pouvoir ne sont tolérés d’aucune manière. De plus, chaque personne signalant des abus de pouvoir doit se sentir en sécurité, tout en sachant que ses préoccupations seront prises au sérieux traitées avec respect, et ce, dans les plus brefs délais.
Un développement synonyme de liberté
Nous acceptons notre liberté ainsi que la liberté des personnes qui nous entourent d’exprimer des opinions et des idées sans crainte de représailles, censures ou sanctions. Nous valorisons l’autonomie en tant que pouvoir d’agir de manière indépendante ainsi que la capacité à prendre nos propres décisions tout en tenant compte de la responsabilité que cela engendre.
Bien-être et solidarité
Nous promouvons un espace sans normes hiérarchiques et patriarcales et nous nous engageons à reconnaitre l’autorité de chacun-e d’entre nous tout en respectant nos différences. Nous pensons que promouvoir le bien-être personnel et savoir s’écouter est un acte politique qui favorise le respect des droits humains et des droits individuels, tout comme l’efficacité et le développement durable de notre travail et de chaque personne. Nous nous engageons à prendre soin des autres et à respecter, soutenir et encourager chacun-e d’entre nous en toute solidarité.
Élimination de toute forme de violences basées sur le genre
Nous reconnaissons les violences basées sur le genre comme l’une des violations des droits humains les plus répandues et les plus fréquentes dans le monde. Nous nous engageons à renforcer nos partenariats avec les organisations féministes et de défense des droits des femmes, les jeunes et les hommes, de manière à faire évoluer les normes sociales qui reproduisent et normalisent la violence. Nous nous engageons également à tenir pour responsables les institutions compétentes afin qu’elles respectent les normes internationales, développent, mettent en oeuvre et évaluent les lois et les politiques pour lutter contre les violences basées sur le genre, et à soutenir les survivant-e-s dans leur travail de reconstruction.