Acheter local ou équitable ?

Vous savez ce que l’on dit… 

... plus un produit alimentaire parcourt de kilomètres, plus grande sera son empreinte carbone. Les kilomètres parcourus par les aliments sont certes importants dans la détermination de son empreinte carbone, mais seulement en partie. La durabilité d'un produit dépend de plusieurs facteurs : le transport, l'emballage, le processus de production et le type d'aliment.   

• Chez Oxfam Fair Trade, nous transportons nos produits équitables avec le mode de transport le plus écologique possible. C’est pourquoi nous priorisons le transport par bateau.  

• Nous utilisons également moins d'emballages et des matériaux plus facilement recyclables. 

• Ce que vous mangez a également beaucoup d'importance. Par exemple, l'élevage a un impact important sur la planète, surtout lorsqu'il s'agit de ruminants comme les vaches ou les moutons. La production d'aliments pour le bétail (comme le soja) contribue à la déforestation à grande échelle. Et les vaches, par leur fumier, leurs rots et leurs pets, émettent beaucoup de méthane, un gaz à effet de serre. C'est pourquoi vous ne trouverez pratiquement que des produits végétariens dans les magasins Fairtrade d’Oxfam. 

• Le mode de fabrication d'un aliment détermine aussi sa durabilité. Par exemple, la production intensive, comme celle pratiquée en monoculture, est préjudiciable au sol et à la biodiversité. Il est donc difficile de la qualifier de durable. Donc même si un aliment pousse dans le champ de l'agriculteur ou de l’agricultrice à côté de chez vous, il peut avoir un impact négatif sur la biodiversité en dessous du sol. C'est pourquoi Oxfam Fair Trade s'engage en faveur de méthodes agricoles respectueuses de l'environnement, telles que l'agroécologie. 

Consommer local n’est pas toujours une option

Faites un rapide tour d'horizon des produits présents dans votre cuisine. Il y a du riz, du café, du thé ou du chocolat dans vos placards ? Votre gant de four est composé de coton ? Certains produits ne peuvent pas être cultivés localement. Ils viennent donc de loin, souvent de pays où la déforestation est abondamment pratiquée et la pauvreté endémique.  

Ces problèmes découlent d’inégalités structurelles et il n'existe qu'un seul moyen de les éliminer : soutenir les communautés qui luttent pour les éradiquer et à se construire un avenir durable. Les partenariats que nous concluons avec des coopératives Fairtrade contribuent de manière structurelle à la croissance socio-économique de certaines régions.  

Les vins du Chili et d'Argentine que nous commercialisons constituent un bon exemple. Nous savons qu'il existe de bons vins en Belgique. Mais les régions où sont implantées ces coopératives vinicoles sont souvent entièrement consacrées à la viticulture. En outre, les producteur.trice.s chilien.ne.s et argentin.e.s font face à la concurrence de grandes entreprises vinicoles comme Concha y Toro (connu de la marque Casillero del Diablo), par exemple.    

À moins qu'ils ne se regroupent en coopératives et qu'un partenaire à l’international ne les aide à accéder à d’autres marchés, la bataille est particulièrement rude. Grâce à notre partenariat et aux primes du commerce équitable, les coopératives vinicoles peuvent subvenir à des besoins qui profitent à l'ensemble de la communauté. Comme la création d'un centre médical, d'une station de recyclage ou d’un institut d’agronomie.

Une autre raison pour laquelle un produit vient parfois de loin réside dans le fait que la production locale n'est pas toujours suffisante pour répondre aux besoins des consommateur.trice.s. Ici, en Europe, par exemple, la demande de bon miel (biologique) est très élevée. Mais le miel européen provient souvent d'abeilles nourries au nectar/sucre, et est fortement mélangé à du miel dont la traçabilité ne peut être vérifiée.   

En revanche, dans des pays comme le Honduras, le Brésil ... on trouve beaucoup de miel (bio), notamment parce que les coopératives (produisant du café par exemple) misent sur la diversification et installent des ruches : les abeilles favorisent la pollinisation des arbres fruitiers qui agissent aussi comme des arbres d’ombrage et protègent le caféier (agroécologie). L’inconvénient est que le marché local n’est pas friand de miel, c’est pourquoi nous soutenons des coopératives comme Casa Apis au Brésil. En plus de produire du miel, elle lutte contre le dérèglement climatique, notamment via un projet de reforestation. En introduisant leur miel sur le marché européen, nous soutenons Casa Apis dans la diversification de leurs revenus, tirés du café et du miel.  

Le commerce équitable coche toutes les cases

Le commerce équitable met l'accent sur les personnes et la planète. Le mouvement Fairtrade a d’ailleurs été créé dans le but de garantir aux producteur.trice.s de meilleurs conditions de travail et une rémunération juste. Mais si nous ne parvenons pas à endiguer la crise climatique, ces efforts seront vains.  

Les sécheresses toujours plus longues et plus imprévisibles, ainsi que les inondations et les ouragans dévastent les cultures, ce qui a un impact sur les niveaux de pauvreté des populations qui dépendent de l’agriculture pour vivre. De plus, ce sont surtout les habitant.e.s des pays à revenu faible ou intermédiaire qui paient le prix le plus élevé de la crise climatique.  

Il est nécessaire de s'engager en faveur de méthodes de production plus résilientes et plus respectueuses de la planète. Une pénurie de café est même imminente d'ici 2050 si le dérèglement climatique se poursuit à ce rythme. Mais de meilleures méthodes de production requièrent des moyens, et c'est précisément là que le commerce équitable fait la différence.    

Le commerce équitable s’engage à déterminer les prix de vente en fonction des coûts de production. Il pratique aussi le préfinancement et établit des relations à long terme. Ainsi, il garantit aux producteur.trice.s agricoles des revenus plus élevés et une plus grande stabilité économique. Ces ressources sont cruciales si l’on veut investir dans des techniques agricoles durables, respectueuses de la planète et capables d’être plus résilientes face aux effets du dérèglement climatique.