Le miel et le karité, deux produits qui tirent les Africaines vers le haut
Que ce soit en Éthiopie ou au Burkina Faso, Oxfam soutient des milliers de femmes à monter leur petite entreprise. Grâce à la commercialisation de produits locaux, elles sortent des foyers entiers de la pauvreté.
Éloignées de l’éducation et du financement
Un quart des femmes en âge de travailler en Afrique se lance dans la création d’entreprises. C’est énorme, si bien qu’elles sont celles qui entreprennent le plus au monde. Mais pour y parvenir, c’est un vrai parcours de la combattante qui les attend.
Le premier obstacle auxquelles elles sont confrontées est l’accès au savoir. 60% des femmes entrepreneures ne sont jamais allées à l’école en Éthiopie et au Burkina Faso. Autre obstacle majeur : elles reçoivent à peine 10% des crédits attribués au démarrage d’une exploitation agricole. Pourtant, elles sont bien plus nombreuses que les hommes à travailler la terre.
Addise connaît bien ces obstacles qu’elle a surmontés un à un. Elle vit à Bahirdar, au nord-ouest de l’Éthiopie. Adolescente, Addise rêvait de devenir médecin. Mais sa famille avait d’autres projets pour elle.
« Mes parents ont voulu que je me marie quand j’avais 15 ans », se souvient Addise. « Je n’ai jamais obtenu de diplôme et j’ai longtemps eu le sentiment d’être passée à côté de ma vocation ». Alors quand Oxfam a démarré un projet d’entreprenariat à Bahirdar, elle a immédiatement saisi sa chance.
J'ai saisi ma chance
Mes parents ont voulu que je me marie quand j’avais 15 ans. Je n’ai jamais obtenu de diplôme et j’ai longtemps eu le sentiment d’être passée à côté de ma vocation. Alors quand Oxfam a démarré un projet d’entreprenariat à Bahirdar, j'ai saisi ma chance. Auparavant, je n'avais pas de revenus propres. Grâce à la vente du miel, j'ai pu ouvrir mon propre compte en banque. Addise
Enterprise Development Programme
L’ambition du projet d’Oxfam appelé « Enterprise Development Programme », est de sortir des milliers de femmes de la pauvreté en misant sur l’atout le plus précieux du pays : le miel. L’Éthiopie a beau être le principal producteur d’Afrique, la plupart des ruches du village d’Addise étaient désuètes et surtout utilisées par les agriculteurs et les agricultrices pour polliniser leurs plantations.
Addise a eu l’idée de réunir autour d’elle d’autres femmes du village pour lancer une coopérative et faire de l’apiculture leur activité principale. Oxfam s’est chargée de fournir un mélange de prêts et de dons pour les aider à démarrer.
En plus de fournir des capitaux, Oxfam a fait venir à Bahirdar des ruches modernes pour doper la production et a dispensé des cours d’alphabétisation pour celles qui n’avaient pas eu la possibilité d'aller à l'école ou qui ont dû la quitter prématurément.
Depuis 2015, 50.000 Éthiopiennes ont bénéficié de ce projet entièrement financé par les donateurs et les donatrices d’Oxfam.
Les bienfaits du karité
Henriette Tientarboum n’a pas attendu l’arrivée d’Oxfam pour démarrer sa coopérative à Bobo Diulasso, la capitale économique du Burkina Faso. Elle a parié sur un savoir-faire 100% africain : les cosmétiques naturels à base de beurre de karité. Mais elle a eu du mal à faire décoller son affaire.
Henriette a monté « Yeleen » avec cinq autres femmes dans la cour de sa maison « avec un fonds de rien du tout », se souvient-elle. « On n’avait pas de décortiqueuse pour casser les noix de karité et on ne tenait même pas de comptabilité ».
Le programme d’Oxfam « Entreprises qui Changent des Vies » repère justement ce genre de micro-entreprises qui ont du potentiel mais qui rapportent à peine de quoi vivre.
Oxfam a fourni le coup de pouce qui a tout changé : la décortiqueuse flambant neuve a réduit le temps de production du beurre de karité d’un jour à une heure et les formations en comptabilité ont permis aux cinq associées de se fixer des objectifs de rentabilité.
Aujourd’hui, « Yeleen » est rentable et parvient même à exporter une partie des savons et des crèmes qu’elle produit. « Maintenant, mes associées peuvent payer la scolarité de leurs enfants et les nourrir. », raconte Henriette. Au total, 2.000 femmes burkinabé ont bénéficié de ce projet.