Le couscous palestinien d’Al Reef

A Jénine, au beau milieu du Territoire palestinien occupé et des multiples crises qui étranglent ce bout de terre, produit et commercialise la coopérative Al Reef plusieurs aliments dont l’incontournable couscous national, le maftoul. Une production vertueuse tant pour l’environnement que pour les travailleurs et travailleuses, et ce dans un contexte hautement instable.

Les fruits de la conversion bio

Le secteur agricole constitue l’une des principales sources de revenu en Palestine. La culture du blé y est très répandue, produit phare de l’identité culinaire locale. Yusuf Fayyad est agriculteur à Al-Zababdeh. Il y a 6 ans, il a fondé la ferme Aman, la toute première et unique ferme à produire du blé biologique en Palestine. Pour l’agriculteur, faire partie de la coopérative Al Reef est avant tout synonyme d’un revenu juste : « Je vends mon blé biologique à un prix équitable, 30 à 35% plus élevé que le prix conventionnel ». Une sécurité financière qui lui permet notamment d’assurer les coûts d’inscription à l’université de ses deux filles.  

Naissance d’une coopérative de femmes 

En 2021, Oxfam a cofinancé la coopérative Al Reef par l’achat d’un moulin à céréales, impulsant la création d’une coopérative féminine distincte nommé Al Maktoz qui a vu le jour en 2022. Les 10 femmes membres de la coopérative transforment le blé en farine pour ensuite la rouler à la main et aboutir au délicieux maftoul. Elles ont mis en place leur propre business plan leur permettant à la fois de moudre les céréales pour les producteurs et productrices de la région mais aussi d’exporter le couscous biologique sur le marché international. « Notre situation sociale et économique s’est améliorée depuis l’achat du moulin », confie Suad Abdullah, membre de la coopérative. « Notre travail nous permet de nous sentir confiantes et à notre place dans la société », conclut-elle. 

Ce que travailler en Palestine signifie

Pourtant, la situation politique et économique qui sévit actuellement en Territoire palestinien occupé est loin d’offrir un cadre de travail sécurisant : « Le ciblage de la ville de Jénine et des zones rurales, la démolition du camp de réfugiés de Jénine, l'augmentation des meurtres quotidiens de Palestiniens à Jénine et les invasions constantes ontaffecté notre capacité à nous déplacer et à rejoindre nos fermes par crainte pour notre sécurité personnelle », relate Yusuf Fayyad. 

En plus des escalades de violence, les producteur.trice.s font face à de multiples autres défis quotidiens comme l’accès à l’eau, entièrement contrôlé et restreint par Israël.  

Des partenariats de confiance cruciaux

Dans le contexte actuel, les partenariats commerciaux de confiance à long terme sont absolument vitaux pour les producteur.trice.s de maftoul. En travaillant avec Al Reef depuis 1992, Oxfam soutient depuis de nombreuses années non seulement le commerce équitable, l’agriculture biologique à petite échelle, l'autonomisation des femmes mais aussi la sécurité et la souveraineté alimentaire des agriculteur.trice.s palestinien.nes

Un exemple frappant que manger représente (parfois) un acte hautement politique et engagé.

Cet article portant sur l'espoir en terre occupée a été rédigé avant l'escalade des violences à Gaza en octobre 2023. Nous espérons que l'espoir sera très rapidement à nouveau possible en territoire palestinien occupé. Envie d'y contribuer ? Achetez des produits palestiniens dans un de nos wereldwinkels ou dans un Magasins du Monde Oxfam ou faites un don via notre appel d'urgence pour Gaza.

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