Mettons fin aux inégalités économiques

L’économie mondiale est contrôlée par une poignée de personnes et de multinationales. La revitalisation des pouvoirs publics peut nous sortir de ces inégalités extrêmes. En vue des élections en juin prochain, exigeons du futur gouvernement qu’il mette en place une taxation équitable sur les personnes les plus riches et les grandes entreprises afin de construire une économie bénéfique pour tous et toutes.

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Eva Smets, directrice générale d'Oxfam Belgique

Privilégier la croissance économique aux dépens du climat, de l’égalité des genres et du bien-être de millions de personnes est inacceptable. Il existe des milliers d’alternatives pour construire un modèle de société juste pour tou.te.s, dans le respect des limites planétaires. Concentration extrême des richesses ou société égalitaire : en ce début d’année électorale, exigeons de notre futur gouvernement qu’il change la donne.

les ultra-riches et les multinationales toujours plus riches

A qui profite l’exploitation des ressources naturelles et le travail de milliards de personnes à travers le monde ? Avant tout aux grandes entreprises et à une minorité d’individus ultra-privilégiés, des hommes blancs du Nord Global. C’est ce que démontre le rapport « Multinationales et inégalités multiples » publié par Oxfam à l’ouverture du Forum économique mondial de Davos. Les cinq hommes les plus riches du monde ont doublé leur fortune depuis 2020 tandis que cinq milliards de personnes se sont appauvries. La montée en flèche des richesses extrêmes s’est consolidée ces trois dernières années tandis que le niveau de pauvreté dans le monde est toujours le même qu’avant la pandémie.

PDG et milliardaire : l'entre-soi ultime

Les personnes les plus riches sont non seulement les principales bénéficiaires de l’économie mondiale mais sont également aux commandes de celle-ci. 7 des 10 plus grandes entreprises mondiales ont à leur tête soit un PDG milliardaire soit un milliardaire comme actionnaire principal. En Belgique, les 1% les plus riches possèdent presque 1/3 des actifs financiers (30,4%).  Au niveau mondial, seule une entreprise sur trois est détenue par des femmes.

L'économie mondiale connaît une concentration de plus en plus importante du pouvoir des entreprises marquée par l’émergence de puissants monopoles. Les bénéfices de ces méga-entreprises sont majoritairement reversés à leurs actionnaires, au détriment des travailleurs et travailleuses et de l’intérêt général. En s’octroyant des salaires et des avantages démesurés, en exploitant leurs employé.e.s, en éludant l'impôt, en privatisant les services publics et en provoquant la dégradation du climat, ces multinationales, qui n’agissent que dans l’intérêt de leurs riches propriétaires, font exploser les inégalités.

inegalites economiques et justice de genre

À l’échelle planétaire, les hommes possèdent 105 000 milliards de dollars de richesses de plus que les femmes. Les femmes sont largement surreprésentées dans les emplois les moins bien rémunérés et les plus précaires et les inégalités salariales entre les femmes et les hommes restent élevées partout dans le monde.  Ces inégalités sont aggravées par d’autres formes de discrimination comme celles fondées sur la race et le statut migratoire. Les personnes racisées sont confrontées à l’exploitation dans les chaînes d’approvisionnement, et les personnes blanches bénéficient de manière disproportionnée des profits générés par les entreprises.

L’économie mondiale repose sur l’exploitation systématique des femmes, que ce soit dans le travail peu ou non rémunéré. En effet, les femmes et les filles assument plus de trois quarts du travail de soin non rémunéré dans le monde. La valeur monétaire de ce travail s’élève selon les calculs d’Oxfam à au moins 10 800 milliards de dollars par an, soit trois fois la valeur du secteur des technologies à l’échelle mondiale.

En Belgique, une pluie de cadeaux pour les grandes entreprises

En Belgique, notre système économique et fiscal est construit pour avantager les plus grandes entreprises et leurs actionnaires, exacerbant les inégalités économiques, climatiques et de genre :

Une question de choix politiques : nos recommandations au futur gouvernement belge

Malgré l’urgence climatique conjuguée à la montée en flèche des inégalités, notre gouvernement choisit de maintenir les privilèges accordés aux grandes entreprises et aux individus les plus riches, aux dépens de l’intérêt général. Cette situation n’est pas une fatalité. Une société plus égalitaire est possible :  c’est une question de choix politiques.  

Cette année auront lieu les élections en Belgique, une occasion unique d'opérer un changement structurel. Oxfam demande au futur gouvernement de s’engager à mettre en place des politiques publiques ambitieuses pour mettre fin à la concentration des richesses.

  1. Avant de rémunérer leurs actionnaires, les entreprises devraient assurer un revenu décent à l’ensemble des travailleur.euse.s dans toutes leurs chaînes de valeur, en Belgique comme à l’international, et réaliser de réels investissements pour limiter leurs émissions carbones en ligne avec les objectifs fixés par l’Accord de Paris.  
  2.  Ces mesures doivent s’accompagner d’une fiscalité qui met à contribution l’extrême richesse, en taxant notamment les plus-values, les dividendes et les surprofits et en luttant efficacement contre l’évasion et la fraude fiscale.  
  3. L’évasion et l’optimisation fiscale accablent particulièrement les femmes, d’abord en tant que premières utilisatrices des services publics, ensuite en tant que travailleuses, étant donné leur représentation disproportionnée dans le secteur public, et enfin en tant que principales fournisseuses de travail de soin non rémunéré, qui prend de plus en plus de place pour combler les lacunes de l’offre publique. La taxation juste des multinationales et des ultra-riches ne peut donc se faire sans le prisme d’une fiscalité féministe, c’est-à-dire le financement d’une protection sociale et des services publics universels qui répondent aux besoins spécifiques des femmes.   
  4. Le gouvernement doit également renforcer les lois en faveur de la justice de genre en introduisant et garantissant des salaires décents aux femmes avec entre autres une compensation équitable pour le travail de soins ainsi que la pleine application des lois relatives à l’équité salariale entre les hommes et les femmes et à l’élimination de toutes les formes de discrimination, de violence et de harcèlement fondés sur le genre.

Découvrez notre rapport

Multinationales et inégalités multiples

Le rapport annuel d’Oxfam sur les inégalités, publié lors du Forum Economique mondial de Davos. 

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