AU CONGO, LE CAFÉ AGROÉCOLOGIQUE FAIT RENAÎTRE L’ESPOIR
L’histoire des Kivus est marquée par les crises. Il serait pourtant réducteur de réduire ces régions à ce seul aspect. Des initiatives bénéfiques y voient aussi le jour. La coopérative Muungano en est un bel exemple : ce partenaire d’Oxfam produit du café de haut de gamme depuis de nombreuses années. Avec notre soutien, il investit aujourd’hui dans l’agroécologie.
Le potentiel de l’agroécologie
L’agroécologie repose sur la gestion durable des sols. Le sol est composé d’une couche supérieure fragile qui, dans l’idéal, doit être recouverte en permanence. Pour ne pas laisser le sol nu, les agriculteurs et les agricultrices ont recours à une méthode que l’on appelle le paillage. Cette technique consiste à recouvrir le sol de matière organique et est extrêmement bénéfique : elle empêche les pluies diluviennes d’emporter la terre - la structure du sol se muant en une sorte d’éponge - elle retient l’eau et apporte des nutriments essentiels aux cultures.
Un peu de pluie, un peu de soleil
L’agroécologie, c’est aussi la culture à l’ombre : des arbres et arbustes sont plantés parmi les caféiers et créent un microclimat agréable qui protège les plantes contre les rayons ardents du soleil tropical et les fortes pluies. Les conditions météorologiques extrêmes et changeantes ont tendance à contrarier le développement des caféiers et par conséquent, la récolte ne suit pas. Les plantes sont comme les gens : moins elles sont stressées, moins elles sont susceptibles de tomber malades. L’agroécologie utilise aussi des plantes ‘pièges’, qui font office d'insecticides naturels.
Certains de ces arbustes et plantes d’ombre ont aussi l’avantage de produire des fruits : les bananiers font par exemple bon ménage avec les caféiers. De même que les piments et le patchouli. Le marché international du café est notoirement capricieux au niveau des prix. C’est pourquoi Alain Kahama, agronome chez Muungano, est un fervent défenseur de la diversification des cultures. « Grâce à la production de fruits, les caféiculteurs ont une autre source de revenu issue du même champ. À tel point que les cultivateurs qui se trouvaient autrefois dans une situation économique très précaire peuvent maintenant épargner de l’argent ».
J’ai été frappé par la résilience des caféiculteurs qui sont parvenus à rendre leur champs à nouveau productifs
Bert Vander Vennet, expert en café chez Oxfam
« J’ai été frappé par la résilience des caféiculteurs qui sont parvenus à rendre leur champs à nouveau productifs », raconte Bert Vander Vennet, expert en café chez Oxfam. « Je dis ‘à nouveau’ car les années de guerre qui ont ravagé la région et la persistance de prix bas sur le marché avaient fait du café un produit marginal.
Mais cette tendance est en train de s’inverser. Et nos partenaires ont déjà investi les primes Fair trade qu’ils ont obtenues dans la construction d’une école et de deux centres de santé. Ils
ont aussi entamé la construction d’une unité pédiatrique et d’une maternité. Une décision prise démocratiquement par la coopérative qui est composée à 35% de femmes et dont le comité de direction est composé de 7 personnes, dont trois femmes.
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